De retour de Londres
Thierry Jacolet
Le rituel est le même depuis 1688 au Lloyd’s, à Londres: chaque matin, une plume d’oie de Hongrie à la main, un appariteur (sorte de scribe) répertorie à l’encre noire dans un lourd registre les naufrages du monde entier. Dernière perte en date: le JS «Taïpei» qui a coulé le 6 avril dernier au large de Taïwan. Et si le 24 juin prochain, au lendemain du Brexit, l’homme en robe rouge à collet noir ajoutait la City à la liste?
Pertes d’emplois, relocalisations, chute des investissements étrangers, durcissement de la régulation des affaires, accès limité au marché unique européen… La première place financière européenne s’attend à encaisser un violent coup de tabac en cas de oui au référendum sur le divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE). Et en particulier le centre mondial de l’assurance et de la réassurance (34 000 employés) abrité...