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L'USS constate une détérioration de la situation des travailleurs

A l'occasion de la fête des travailleurs, l'Union syndicale suisse (USS) dresse un bilan de la situation des travailleurs. Elle met en avant une détérioration des conditions, liées aux stress et à l'augmentation de la charge de travail

29 avr. 2013, 14:40
Le bilan de ces dernières années est "sombre", voire "catastrophique" pour le plus grand nombre, estime l'USS.

Des salaires qui augmentent peu, davantage de stress au boulot et une augmentation de la charge de travail: pour l'Union syndicale suisse, la situation de nombreux salariés s'est détériorée depuis une dizaine d'années. A l'occasion de la fête des travailleurs, l'USS dresse un état des lieux dans un livre.

Le bilan de ces dernières années est "sombre", voire "catastrophique" pour le plus grand nombre, estime l'USS. Un bilan cependant mis à mal par les statistiques sur les salaires, publiées lundi par l'Office fédéral de la statistique (OFS). Les salaires réels ont augmenté de 1,5% en 2012. Il s'agit de la plus forte hausse du pouvoir d'achat depuis 2010.
 
Pourtant, l'USS n'en démord pas. Les salaires ne sont pas tout. Les ménages ont également vu leurs dépenses pour le logement ou la santé augmenter et les contraintes au travail s'accroître ces dernières années, énumère le syndicat, lors d'une conférence de presse lundi à Berne.
 
Employés stressés
 
Dans l'ouvrage qu'elle a publié, l'USS indique ainsi que plus de 34% des personnes actives disent souffrir très souvent de stress au travail (chiffres de 2010), contre 27% en 2000. La proportion de celles qui n'en souffrent pas a reculé de 17% à 13% durant la même période, selon le livre "Pressions sur les salaires et répartition injuste". L'ouvrage, uniquement en allemand, rassemble diverses études réalisées sur ce sujet.
 
Un autre tableau fait état d'une augmentation de la productivité des travailleurs de 6,1% entre 2002 et 2010. Durant cette période, le salaire moyen de l'ensemble des employés a cru de 3,5% et celui des hauts cadres possédant un titre universitaire de 13,8%, d'après l'étude.
 
La hausse des revenus des hauts cadres et managers est également constatée dans les entreprises en mains publiques, comme La Poste (son ancien directeur Jürg Bucher gagnait 924'500 francs en 2011) ou les CFF (Andreas Meyer a lui touché plus d'un million de francs). A titre de comparaison, un conseiller fédéral touche 444'700 francs.
 
Une fourchette trop large
 
Face à cette augmentation des écarts entre bas et hauts salaires, l'USS réclame des politiques fiscales qui soutiennent les bas salaires. Or, jusqu'à présent, "la politique fiscale est faite pour les riches en Suisse", juge l'économiste en chef du syndicat, Daniel Lampart.
 
Et de citer les impôts sur le revenu et la fortune, visant principalement les hauts revenus, qui ont baissé de 1%. Par contre, taxes, impôts indirects, loyers et primes d'assurance maladie, qui touchent toute la population, ont augmenté.
 
Salaires d'actualité
 
Afin de réduire la fourchette des salaires, l'USS propose notamment de supprimer les baisses d'impôts pour les gros salaires. Cette action amènerait environ 3 milliards de francs dans les caisses de l'Etat, selon le syndicat. Cet argent pourrait servir à créer un fonds destiné à réduire les primes d'assurance ou à construire des logements sociaux, imagine Daniel Lampart.
 
L'étude de l'USS intervient dans un contexte propice: les salaires ont rarement été un thème aussi présent. Plusieurs initiatives abordent ou ont abordé cette problématique à travers différents angles: initiative Minder contre les salaires abusifs (acceptée le 3 mars par 67,9% des votants), celle sur les salaires minimaux des syndicats ou celle dite 1:12 des jeunes socialistes.
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