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L'UBS à l'amende pour avoir trop tardé à dévoiler ses pertes

La Bourse suisse inflige une amende de 100 000 francs à l'UBS. La commission des sanctions de SIX Swiss Exchange reproche en première ligne au numéro un bancaire helvétique d'avoir trop tardé en été 2007 à publier les informations internes touchant aux pertes escomptées.

15 janv. 2011, 12:24

L'UBS a du coup enfreint les dispositions sur la publicité événementielle, a expliqué hier la Bourse suisse. L'amende constitue l'aboutissement d'une enquête ouverte contre la banque il y a plus de trois ans, au moment où elle s'apprêtait à plonger dans les chiffres rouges, sur fond de crise des crédits hypothécaires à risques (subprime) aux Etats-Unis.

L'UBS a indiqué qu'elle s'acquitterait de l'amende. Les faits sanctionnés se rapportent à deux avertissements sur résultats, le 14 août 2007 et le 1er octobre 2007, publiés bien trop tard. L'enquête a révélé que les principaux dirigeants de l'établissement connaissaient déjà entre fin juillet et début août les répercussions de la crise du subprime sur les activités de banque d'investissement. Fin juillet, ils savaient que la division Investment Banking allait accuser des pertes importantes, qui pourraient avoir une incidence sur le résultat du groupe.

L'UBS, qui avait toujours affiché sa confiance dans les informations communiquées auparavant, soit le 13 février et le 3 mai 2007, aurait alors dû en informer immédiatement le marché. L'avertissement sur bénéfice du 14 août a été publié trop tard. En juillet pourtant, l'établissement avait débarqué son patron Peter Wuffli, marquant le départ de la profonde crise qu'allait traverser la banque jusqu'à l'an passé. Concernant l'annonce du 1er octobre, la Bourse suisse observe que les organes dirigeants de la banque savaient déjà début septembre «au plus tard» que l'établissement plongerait dans les chiffres rouges pour l'ensemble de l'exercice 2007. Or la banque a attendu le 1er octobre pour en informer le public, soit le moment auquel les chiffres trimestriels quantifiant la perte étaient disponibles.

Là aussi, l'UBS aurait dû informer ses actionnaires du débours anticipé. L'information véridique, claire et complète au sens des directives en matière de publicité événementielle ne requiert pas forcément des résultats quantifiables, écrit la Bourse suisse.

Le 1er octobre 2007, l'UBS indique attendre une perte entre 600 et 800 millions de francs sur le 3e trimestre. Reste qu'à ce moment, l'établissement continuait d'afficher sa confiance, ne voyant dans ses difficultés qu'un incident de parcours. Mais le pire est à venir: le 10 décembre, la banque communique qu'elle inscrira 10 milliards de dollars de dépréciations supplémentaires et achèvera l'année dans le rouge. Outre la publicité événementielle, l'UBS a violé la directive sur la gouvernance d'entreprise dans le cadre de son rapport de gestion 2008. La Bourse suisse reproche à la banque un manque d'informations sur le contenu et la procédure de fixation des rémunérations de chacun des membres du conseil d'administration et de la direction générale.

Selon la Bourse suisse, «les informations publiées par l'UBS étaient de nature trop générale». Elles n'offraient pas aux investisseurs un aperçu clair des critères retenus pour la fixation des rémunérations, la banque se limitant à indiquer que celles-ci ont été fixées en fonction des niveaux pratiqués sur le marché.

L'UBS a plongé dès 2007 dans les chiffres rouges, avant la crise financière. Cette année-là, la banque a essuyé une perte nette de 5,25 milliards de francs, avant de la creuser à 21,3 milliards en 2008 et de la ramener à 2,74 milliards en 2009. L'établissement devrait avoir renoué avec les chiffres noirs en 2010, après avoir dégagé un bénéfice net de 5,87 milliards sur neuf mois. /ats

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