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L'intérêt des entreprises suisses pour l'ex-RDA ne faiblit pas

23 sept. 2011, 11:19

Vingt et un ans après la réunification, la Suisse est devenue l'un des principaux investisseurs étrangers en ex-Allemagne de l'Est. De l'industrie traditionnelle au secteur high-tech, l'intérêt des entreprises suisses pour les «nouveaux Etats fédérés» ne semble pas faiblir.

Depuis les années 1990, on observe une croissance stable des investissements suisses en ex-République démocratique allemande (RDA), témoigne Lilach Guitar, chargée du service commercial à l'ambassade de Suisse à Berlin. A l'époque, le pays était fortement engagé dans le mouvement de privatisation des anciennes entreprises d'Etat de la RDA.

Six ans après la réunification, les entreprises suisses avaient déjà repris 139 régies et créé 20 000 emplois. Aucun Etat étranger n'avait autant d'acquisitions à son actif. La presse se régalait d'épopées entrepreneuriales comme celles du producteur de bois Kronotex (filiale du holding lucernois Krono) ou du fabricant de véhicules argovien Bätschmann.

Troisième investisseur

Aujourd'hui, la Suisse est le troisième investisseur étranger en ex-RDA derrière les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, selon une étude réalisée l'an dernier par le cabinet pm & p pour le gouvernement allemand. «Les entreprises suisses ont amené davantage de projets et d'emplois que les investissements en provenance du Japon, de France ou d'Italie», observe pm & p.

Certes, reconnaît le cabinet, ces engagements proviennent en partie d'entreprises qui n'ont que leur siège social en Suisse (via une holding), et leur siège opérationnel à l'étranger. Mais «même sans ces projets, le pays se trouverait dans une position similaire», précise-t-il. Ces investissements sont le fait d'entreprises de toutes tailles et de tous secteurs, mais avec une prédominance de l'industrie traditionnelle et du high-tech, selon pm & p. L'étude fait apparaître que 44% des engagements suisses ont trait à l'implantation d'un site de production. Les reprises d'installations existantes sont courantes.

Ainsi, le spécialiste bernois des systèmes d'usinage Bystronic, entreprise du groupe Conzzeta, a repris une usine de Gotha (Thuringe) où il emploie quelque 180 personnes.

Autre exemple, celui du groupe industriel argovien Franke, qui a acquis le leader allemand des technologies sanitaires Aquarotter en 2005. L'entreprise compte aujourd'hui 270 employés près de Berlin. Certaines régions se sont spécialisées: la Thuringe, par exemple, a développé un cluster dans le domaine de l'optique et des instruments de mesure autour d'entreprises comme Jenoptik et Carl Zeiss. Elle abrite une quarantaine d'entreprises suisses, à l'instar du fabricant zurichois de boîtiers et composants Phœnix Mecano, qui emploie 160 personnes à Wutha-Farnroda.

Ce vif intérêt pour l'ex-RDA ne va pourtant pas de soi. L'avantage que représente le coût de la main-d'œuvre est-allemande est largement contrebalancé par la lourdeur de la fiscalité et des prélèvements sociaux et la rigidité du droit du travail allemand.

D'autres atouts

Mais les «nouveaux Etats fédérés» offrent d'autres atouts, à commencer par leur situation géographique. «L'ex-Allemagne de l'Est occupe une position centrale en Europe. Son expérience commerciale avec les pays de l'Est en fait une tête de pont idéale vers ces marchés. D'autant qu'elle dispose d'infrastructures de transport très performantes», explique Lilach Guitar.

Autre avantage, les subventions accordées par les collectivités locales aux entreprises qui créent des emplois. En Thuringe, par exemple, les petites entreprises peuvent recevoir une aide financière allant jusqu'à 50% du montant investi, une situation sans équivalent au sein de l'Union européenne. Des programmes de soutien existent aussi en matière de formation.

Enfin, les universités est-allemandes avaient formé une main-d'œuvre abondante et hautement qualifiée dans les filières techniques. La disponibilité d'ingénieurs en microtechnique, par exemple, représente un avantage pour l'industrie solaire.

Mais Lilach Guitar évoque «des difficultés de recrutement à l'horizon de dix ans» sachant que cette main-d'œuvre partira alors à la retraite. En plus, de nombreux jeunes vont chercher du travail à l'Ouest.

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