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L'industrie des machines souffre du franc fort

La crise de 2009 à peine digérée, l'industrie suisse des machines doit désormais faire face à la flambée du franc. Le phénomène va s'aggraver, sapant les marges des entreprises, s'inquiète Swissmem.

25 févr. 2011, 12:16

«La force du franc touchera lourdement la branche en 2011, plus encore qu'en 2010», a déclaré hier Hans Hess, président de Swissmem, l'organisation faîtière de l'industrie des machines, des équipements électriques et des métaux. Le redressement enregistré en 2010 doit donc être relativisé, a ajouté ce dernier, qui a succédé en novembre dernier à Johann Schneider-Ammann, élu au Conseil fédéral.

Après avoir connu un recul deux années de suite, les entrées de commandes des entreprises membres de l'association ont augmenté de 16,4% l'an passé et même de 29,3% sur le seul quatrième trimestre 2010. Elles sont encore inférieures de 13% à leur niveau d'avant-crise (2008). Le chiffre d'affaires accuse pour sa part encore une baisse de 1% par rapport à 2009.

Sur les trois derniers mois, les ventes se sont néanmoins redressées de près de 6% par rapport à la même période de 2009. Mais l'appréciation de la monnaie helvétique reste le gros souci de l'industrie des machines, qui exporte 80% de sa production (67,6 milliards de francs en 2010 selon l'Administration fédérale des douanes), dont deux tiers à destination de l'Union européenne.

«Début 2010 les entreprises pouvaient encore facturer leurs produits à un cours de 1fr.50 pour un euro. Les exportations ont entamé l'année 2011 avec un niveau de 1fr.25 pour un euro seulement», a souligné Hans Hess. Selon l'enquête menée entre janvier et février de cette année par Swissmem auprès de ses 290 membres, 87% des sociétés interrogées se disent touchées par les taux de change défavorables, dont 54% «fortement» et 33% «moyennement». Les grandes entreprises parviennent mieux à limiter la casse que les PME de moins de 250 employés.

«Le problème se pose moins au niveau des entrées des commandes et du chiffre d'affaires que des marges», ce qui menace la survie des entreprises à moyen et long terme, a souligné le président de Swissmem. Pour ne pas perdre de clients, de nombreuses sociétés exportatrices sont en effet contraintes de réduire leurs prix. Près de la moitié des entreprises sondées affichent des pertes de plus de 6% sur les marges, selon Swissmem.

A court terme, les opérations de couverture des risques de change ou l'augmentation des achats dans la zone euro donnent un peu de répit aux entreprises. A plus long terme, les mesures passent par une gestion drastique des coûts de production et l'amélioration de l'efficacité, mais aussi l'encouragement de l'innovation, a déclaré le président de Swissmem. /ats

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