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L'ex-patron de Swissmetal reprend les commandes du groupe

01 juil. 2011, 09:44

Repoussée à deux reprises, l'assemblée des actionnaires de Swissmetal s'est tenue hier après-midi à Bâle et a été le théâtre d'un putsch. Elle s'est déroulée en présence de 47 actionnaires (45,3% du capital). Le groupe en difficultés s'est notamment choisi Martin Hellweg, son ex-directeur controversé, au conseil d'administration.

L'an dernier, Laxey Patner Ltd, principal actionnaire, avait annoncé sa volonté de vendre son paquet d'actions (32,9% du capital), mais les discussions ont échoué. Quelques heures avant l'assemblée d'hier, le conseil d'administration a indiqué que Laxey proposait l'élection en bloc d'un triumvirat formé de l'ex-CEO Martin Hellweg et de deux de ses proches, Patrick Huber-Flotho et Arturo Giovanoli.

Les autres points à l'ordre du jour - l'approbation du rapport et des comptes 2010, l'attribution du résultat au bilan (tous acceptés) et la décharge au conseil d'administration (refusée) - ont été relégués au second plan.

Comme l'a souligné Friedrich Sauerländer, le président du conseil d'administration jusqu'à l'assemblée, l'incertitude liée à la reprise éventuelle du paquet d'actions de Laxey a pesé lourd sur les liquidités du groupe. «Nous avons espéré jusqu'au dernier moment qu'un accord interviendrait pour assurer la pérennité de Swissmetal, mais tel n'a pas été le cas et je le déplore. N'étant pas au courant des intentions de Laxey, nous n'avons donc pas été en mesure de vous proposer des noms pour l'élection au conseil d'administration avant aujourd'hui.» Et d'ajouter que la proposition faite était celle de l'actionnaire principal, en aucun cas celle du conseil d'administration.

Quelles intentions?

Avant de passer à l'élection, des actionnaires ont souligné qu'avant d'élire ces trois personnes, ils souhaitaient en savoir plus sur les intentions de Laxey.

Son représentant refusant de prendre la parole, Patrick Huber-Flotho a simplement dit que l'assemblée était consacrée à l'exercice 2010, pas à la stratégie future. Et Arturo Giovanoli d'ajouter que tous trois connaissaient très bien Swissmetal et qu'ils avaient l'intention d'en «maintenir la substance».

Un membre de la Nouvelle Boillat (association créée pour sauver le site de Reconvilier) s'est demandé quelle était la logique de Laxey. «Pendant cinq ans, il a soutenu Hellweg, avant de le pousser vers la sortie en 2009. L'année suivante, il a dit vouloir vendre son paquet d'actions et voilà qu'aujourd'hui, il rappelle Hellweg à la tête de Swissmetal. C'est à n'y rien comprendre!»

Un autre membre s'est demandé si ce n'était pas le prélude au démantèlement de Swissmetal et à sa liquidation pure et simple, le but étant de faire une opération financière en vendant les actifs, en particulier les terrains.

Un autre actionnaire a demandé si des membres actuels du conseil étaient prêts à rempiler. «Nous avons cherché à en discuter avec Laxey, mais leur proposition est claire: le nouveau conseil ne sera formé que de ses trois représentants, et de personne d'autre. Et comme il dispose de la majorité des voix dans cette assemblée…» Le trio a été élu à la majorité des deux tiers des actions. Après l'assemblée, Martin Hellweg a été porté à la présidence.

Après cette élection, l'assemblée était censée voter sur la réduction de la valeur nominale du capital (passant de 9 fr. à 1 fr.) conjuguée à une nouvelle augmentation de capital dans les mêmes proportions. Mais après ce putsch, ce point a été retiré de l'ordre du jour car devenu sans fondement, Laxey ayant fait savoir qu'il refusait toute augmentation de capital.

Réactions immédiates

Friedrich Sauerländer a déploré la tournure des événements. Très ému, le CEO Olaf Schmidt-Park a aussi regretté ce coup de force aux «graves conséquences». Il a annoncé sa démission.

Le maire de Moutier Maxime Zuber, s'est hier soir indigné du retour de Martin Hellweg au sein de Swissmetal. Il voit ce retour comme une provocation. Dans une interpellation urgente remise aux médias, le député autonomiste demande au Conseil exécutif bernois s'il entend réagir. La Gauche s'est aussi insurgée, tout comme Unia Transjurane qui craint une liquidation.

Pour rappel, Martin Hellweg a dirigé le groupe basé à Dornach entre 2003 et 2009. Sa gestion a suscité de nombreux remous, déclenchant deux grèves à Reconvilier. / pou-réd

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