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L'ascenseur social est en panne: il faut 5 générations pour sortir de la pauvreté et atteindre le revenu moyen

C'est statistiquement implacable. Quel que soit le pays dans lequel vous êtes né. Si vous êtes né pauvre, il faudra en moyenne plus de 150 ans pour que vos descendants grimpent dans l'échelle sociale.

15 juin 2018, 13:06
Le fameux ascenseur social a de la peine à fonctionner. Et quand il marche, il ne monte pas vite (illustration).

L'ascenseur social est en panne dans de nombreux pays industrialisés: il faudrait cinq générations en moyenne dans l'OCDE pour qu'un descendant de famille pauvre atteigne le revenu moyen de son pays, estime l'Organisation vendredi. La Suisse n'échappe pas à la règle.

"Il n'y a plus de mobilité sociale dans les pays de l'OCDE: les revenus, la profession, le niveau d'éducation se transmettent d'une génération à l'autre", a résumé Gabriela Ramos, conseillère spéciale auprès du secrétaire général de l'OCDE, lors de la présentation du rapport à la presse.

150 ans pour gravir l'échelle

"Dans l'ensemble de l'OCDE, il ne faudra pas moins de cinq générations en moyenne pour qu'un enfant issu d'une famille en bas de l'échelle des revenus arrive au milieu de celle-ci", a-t-elle ajouté. Pour une famille suisse, il faudra ainsi cinq générations, ou 150 ans, pour s'extirper du fond de cette échelle des revenus.

La France, tout comme l'Allemagne et le Chili, font eux moins bien que cette moyenne portant sur 24 pays de l'OCDE. Le rapport estime que six générations y seraient nécessaires pour que les descendants d'une famille en bas de l'échelle des revenus (les 10% les plus bas) se hissent au niveau du revenu moyen. Soit "180 années", a souligné Mme Ramos.

Encore pire, il faudrait neuf générations au Brésil et en Afrique du Sud, et onze en Colombie. En revanche, au Danemark et dans les autres pays nordiques (Norvège, Finlande, Suède), deux ou trois générations seraient nécessaires, selon les estimations du rapport.

"Renforcer l'égalité des chances"

C'est en bas et en haut de l'échelle sociale qu'il y a le moins de mobilité. En moyenne dans 16 pays de l'OCDE, 17% seulement des enfants d'origine modeste réussissent à se hisser en haut de l'échelle des revenus une fois adultes, tandis que 42% des enfants de familles aisés réussissent à y rester.

"Le manque de mobilité sociale n'est pas une fatalité, nous pouvons faire mieux. Avec des politiques mieux adaptées, on peut renforcer l'égalité des chances (...)", a ajouté Mme Ramos.

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