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L'Accutron, une montre qui marche au diapason

Pour les anciens, Bulova est synonyme de douloureuses luttes sociales dans les années 1970 à Bienne. Pour les horlogers, la marque américaine est aussi la première à avoir commercialisé l'Accutron, un modèle avec mouvement électromécanique.

24 août 2009, 07:32

Joseph Bulova ignore que son nom de famille va donner naissance à une aventure industrielle. Nous sommes en 1875, immigré de Bohème âgé de 23 ans, il ouvre une petite boutique de bijouterie à New York. Il meurt en 1935 à la tête d'une grande entreprise. Ce n'est qu'en 1911 que débutent la fabrication et la vente d'horloge de table et de montres de poche. L'année suivante, en Suisse, la société met en place sa première usine de production de composants horlogers.

L'industrie horlogère américaine est en plein essor. Outre Bulova, les marques Hamilton, Timex ou encore Ball Watch prospèrent dans un pays en plein développement et où les ouvriers deviennent aussi des consommateurs. En 1919, Bulova lance sa première collection de montres-bracelets. Parallèlement à la fabrication de montres, la société est très réactive en matière de publicité. Dès 1926, elle apparaît sur les ondes des radios commerciales des Etats-Unis. Et ces radios, dès 1928, pourront sonner le réveil des gens, puisque Bulova commercialise le premier radio-réveil.

Dès le début des années 1950, les ingénieurs de Bulova planchent sur l'Accutron, une montre avec un mouvement électronique à transistor, notamment doté d'un diapason. Avec l'aide d'une pile et d'un peu d'électronique, le diapason vibre à 360Hz. Certains disent alors qu'une Accutron «change ou que son bruit est celui d'un moustique». Mais, surtout, le mouvement est plus précis qu'un moteur mécanique traditionnel.

Huit ans d'efforts sont récompensés en 1960, lorsque démarre la production industrielle. L'Accutron connaît la gloire. Des millions de modèles seront écoulés. Mais voilà, avec l'arrivée en masse de montres à quartz durant les années 1970, son sort est réglé. Le fameux calibre 214 ne sera plus produit dès 1977. L'année précédente, Bulova a déjà introduit une ligne Accutron fonctionnant au quartz.

Ce virage technologique a des retombées sociales. A cette période, Bulova emploie plus de 1000 personnes à Bienne et à Neuchâtel. Le conflit est brutal. Des grèves engagées. Au final, en 1982, Bulova cesse toutes ses activités en Suisse et recentre son activité commerciale sur l'Amérique du Nord.

A l'occasion de son 125e anniversaire en 2000, ses responsables décident de reprendre la gestion directe de leurs affaires en Europe. La réouverture d'un siège social en Suisse est chose faite en janvier 2003. Aujourd'hui, la marque Bulova Accutron propose une large palette de modèles «swiss made» dans des versions mécaniques et quartz. Quant au mouvement Accutron, il ne chante plus. Sauf chez les collectionneurs qui ont acquis une de ces montres si particulières avant 1977. /DAD

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