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Jean-Pierre Roth quittera la BNS à la fin de l'année

Jean-Pierre Roth, bientôt 63 ans, va quitter la présidence de la Banque nationale suisse (BNS) pour partir en retraite à fin 2009. En fin monétariste, il aura habilement su gérer les crises, soutenant la conjoncture lorsque la situation l'exigeait.

28 févr. 2009, 04:15

Le Valaisan a émis le souhait de se retirer alors qu'il aura occupé ce poste durant huit ans, a indiqué hier la BNS. Depuis janvier 2001, «il aura vécu l'une des époques les plus turbulentes pour un président de banque centrale», souligne economiesuisse. Jean-Pierre Roth a en effet été confronté à de nombreux défis. Neuf mois après son entrée en fonction, les attentats du 11 septembre 2001 amènent la BNS à relâcher rapidement les rênes monétaires. La banque centrale veut ainsi contrecarrer le danger d'un raffermissement du franc.

Dans les années qui suivent, la politique monétaire opère avec des taux proches de zéro. L'institut d'émission s'efforcera ensuite de ramener les taux dans une zone compatible avec l'exigence de stabilité des prix.

L'autre principal épisode débute à l'été 2007. La BNS fait preuve de rapidité et de souplesse dans l'action lorsque surgit la crise financière. Cette dernière oblige la BNS à innover et à arroser abondamment le marché en liquidités. A l'automne 2008, la banque centrale lance conjointement avec la Confédération un plan massif de soutien au système bancaire helvétique.

La BNS créée une «bad bank», qui permet à l'UBS de se défaire de bon nombre de ses actifs pourris, qui empoisonne son bilan. En fin d'année, l'institut d'émission monétaire n'hésitera pas à abaisser quatre fois, et dans une ampleur inédite, son principal taux directeur en l'espace de deux mois, pour soutenir une conjoncture chancelante.

L'Association des banquiers suisses ne tarit pas d'éloges sur l'action de Jean-Pierre Roth. Sous sa présidence, la BNS a accompli un «travail extraordinaire. Elle a contribué à assurer la stabilité systémique de la place financière helvétique», affirme le porte-parole Jason Nason.

«Dans cette période troublée, la politique de la BNS a été très professionnelle. L'institut d'émission a su prendre des décisions courageuses, rapides, face à difficultés énormes», estime pour sa part le chef économiste d'economiesuisse Rudolf Minsch.

Autre fait d'armes, Jean-Pierre Roth n'aura eu de cesse de manifester sa préoccupation pour les taux de change, thème particulièrement sensible pour l'industrie d'exportation. A la grande satisfaction d'un grand patron comme Nicolas Hayek (Swatch Group). Sur le plan international, Jean-Pierre Roth n'a pas non plus été inactif. Il préside le conseil d'administration de la Banque des règlements internationaux (BRI) à Bâle depuis mars 2006.

Entré à la BNS il y a 30 ans, Jean-Pierre Roth devient membre de la direction générale le 1er mai 1996. A la surprise générale, il est nommé président de la direction générale au 1er janvier 2001. A l'époque, le numéro trois Bruno Gehrig avait pourtant eu les faveurs du conseil de banque de la BNS.

La question de sa succession ne semble pas inquiéter outre mesure. L'annonce de son départ en pleine période de crise ne dérange pas Daniel Lampart, chef économiste de l'Union syndicale suisse.

«M. Roth reste en place jusqu'à la fin de l'année. Il laisse à son successeur une entité en bonne santé. Le changement de président ne devrait pas poser de problème», assure-t-il. Le Lucernois Philipp Hildebrand, 45 ans, part en tout cas favori. En général, le Conseil fédéral opte pour la continuité, en choisissant de nommer le vice-président. /ats

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