Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Immobilier: l'écart entre les prix et les salaires se creuse

30 sept. 2019, 13:04
Dans de nombreuses villes, comme ici à Zurich, les prix de l'immobilier résidentiel se sont découplés des revenus.

L'écart entre les prix de l'immobilier et les revenus des ménages ne cessent de se creuser dans les grandes agglomérations du monde, ainsi qu'en Suisse, rendant l'accession à la propriété de plus en plus difficile. Et la situation n'est pas prête de changer.

"Malgré la chute des taux d'intérêt au niveau mondial, la tendance négative au niveau des prix de l'immobilier résidentiel va certainement continuer", ont estimé lundi les économistes d'UBS.

Une grande partie des ménages n'a plus les ressources suffisantes pour acheter un logement ou répondre aux exigences des banques en matière de financement.
Economistes d’UBS

Selon la dernière édition de l'indice mondial des bulles immobilières, "les prêts hypothécaires ont cessé d'être un frein à l'accession à la propriété dans de nombreuses villes ces dernières années. Une grande partie des ménages n'a plus les ressources suffisantes pour acheter un logement ou répondre aux exigences des banques en matière de financement".

Au niveau mondial, les villes les moins abordables sont Hong Kong, Paris, Londres et Singapour, alors que Zurich et Genève se situent juste à la limite en matière de prix.

Dans de nombreuses villes, les prix de l'immobilier résidentiel se sont découplés des revenus. Alors qu'autour de l'année 2000, ces deux éléments étaient à peu près à l'équilibre, l'écart s'est creusé depuis. Cette année, les prix ont enregistré une hausse de 2,9% en moyenne annuelle, alors que les revenus n'ont progressé que de 1,2% au plan international.

La situation est similaire en Suisse, bien que l'écart entre prix des logements et salaires n'a commencé à se creuser qu'à partir de 2005. Cette année, les tarifs affichaient une croissance de 1,9%, tandis que les revenus des foyers ne progressaient que de 0,4%, a souligné UBS.

L'avantage reste cependant du côté des propriétaires, qui bénéficient de faibles coûts de financement au vu de la faiblesse historique des taux. En moins de 30 ans, les coûts d'entretien du domicile ont ainsi chuté de 20 points de pourcentage.

La zone euro s'avance vers la bulle immobilière

Si en Suisse, les vagues successives de régulation ont freiné l'envol de l'immobilier résidentiel, ramenant des villes comme Zurich et Genève en zone surévaluée, pas moins de quatre villes de la zone euro se trouvent en risque d'une bulle immobilière: Munich - qui se trouve en tête du classement mondial -, Amsterdam, Francfort et Paris.

Mesuré à l'aune de la progression des prix, Francfort bat tous les records avec une envolée de 11% en 2019, suivi par Munich, Madrid, Paris et Amsterdam. Genève et Zurich se trouvent en milieu de classement avec des hausses "modestes" de 2%.

Les deux villes helvétiques partent cependant d'un haut niveau de prix. Zurich affiche ainsi des prix "nettement surévalués", portés par des coûts de financement toujours plus faibles. La tendance faiblit toutefois, au vu du repli des permis de construire. La construction de nouveaux logements s'est ainsi décalée vers le remplacement et la rénovation de bâtiments anciens.

La ville des bords de la Limmat devrait voir ses prix stagner au vu des tentatives de régulation du marché de l'immobilier de rendement et du ralentissement économique anticipé.

A Genève également, la demande a été portée par la faiblesse des taux d'intérêt et la précarité de l'offre. Alors que les coûts de la vie élevés dans la cité de Calvin amenuisent son attractivité, la ville bénéficie de la présence des nombreuses institutions internationales ce qui devrait soutenir les prix.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias