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Grübel ne démissionnera pas

20 sept. 2011, 04:15

L'UBS a annoncé hier que le montant de la fraude au sein de son département banque d'affaires s'élève à 2,3 milliards de dollars (2 milliards de francs) et non 2 milliards de dollars comme annoncé jeudi. Toutefois, son directeur, Oswald Grübel, n'a pas l'intention de démissionner.

«Aucune position de clients n'a été affectée», a indiqué l'UBS dans un communiqué. La perte résulte d'opérations de spéculation non autorisées sur divers futures sur indices au cours des trois derniers mois. «La véritable ampleur de l'exposition au risque a été toutefois faussée par le fait que les positions étaient compensées dans nos systèmes par des positions fictives sur les fonds indiciels (exchange traded funds ou ETF) en espèces à règlement à terme, prétendument exécutées par le courtier», a précisé l'UBS.

Enquête indépendante

Ces transactions fictives cachaient le fait que les transactions sur futures sur indices dépassaient les limites de risque d'UBS, a-t-elle ajouté. Après des enquêtes menées par les fonctions de contrôle d'UBS, le courtier de 31 ans a révélé mercredi son activité non autorisée. Il a été arrêté dans la nuit de mercredi à jeudi à Londres pour fraude par abus de confiance.

Le conseil d'administration d'UBS a créé un comité spécial chargé de mener une enquête indépendante sur les activités de négoce non autorisées et sur leur lien avec l'environnement de contrôle. Présidé par David Sidwell, l'administrateur senior indépendant, le comité sera subordonné au conseil d'administration.

L'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) et l'autorité de surveillance britannique vont également se pencher sur l'affaire.

Selon le «Sunday Times», le trader indélicat aurait effectué des opérations non autorisées d'un montant de 10 milliards de dollars, avant la découverte de la perte de 2,3 milliards. Selon le journal britannique, la banque aurait décortiqué les opérations du trader et vendredi à midi, ces positions de 10 milliards - soit cinq fois supérieures aux pertes - avaient été liquidées.

D'après l'acte d'accusation, la première fraude présumée remonterait à 2008. Les agissements frauduleux se seraient poursuivis jusqu'à la veille de son arrestation. Pris dans la tourmente, le directeur d'UBS, Oswald Grübel, s'estime responsable mais pas coupable de la perte du courtier. Il a déclaré au journal alémanique «Sonntag» qu'il ne comptait pas démissionner.

Alors que des voix s'élèvent pour demander son départ, Oswald Grübel dit qu'il «ne songe pas à un retrait», des propos confirmés à l'ats par un porte-parole d'UBS hier. A ses yeux, ces appels à la démission sont «purement politiques». Il appartient au conseil d'administration de trancher cette question, a-t-il ajouté.

«J'ai la responsabilité de tout ce qui se passe dans la banque», a indiqué Oswald Grübel. «Mais si vous demandez si je me sens coupable, alors je réponds non. Lorsque quelqu'un décide d'agir avec une énergie criminelle, vous ne pouvez rien faire. Cela existera toujours dans notre métier», a-t-il ajouté.

Une erreur

Pour l'ancien chef de la division de banque d'affaires d'UBS, Markus Granziol, la stratégie d'Oswald Grübel a échoué. Après les pertes abyssales d'UBS, «la tentative de devenir une banque d'affaires de premier plan pour les opérations d'intérêt était une erreur», a indiqué Markus Granziol à la «SonntagsZeitung».

Le président d'honneur d'UBS, Niklaus Senn, estime pour sa part que le chef du numéro un bancaire ne restera pas à son poste. Les contrôles adéquats n'ont pas été effectués, a-t-il déclaré vendredi à la télévision alémanique, soulignant qu'Oswald Grübel était «très impliqué».

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