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Face à Zalando et ses 800 millions de chiffre d'affaires, les commerçants suisses perdent des plumes mais résistent

Le commerce de détail suisse souffre. 16'000 emplois ont été perdus en 10 ans. Des géants comme l'Allemand Zalando réalisent 800 millions de chiffre d'affaires dans notre pays. Les écarts de prix se creusent avec nos voisins. Mais les grandes enseignes comme Coop et Migros font mieux que de se défendre.

08 janv. 2019, 09:28
Le commerce de détail suisse souffre face à la concurrence étrangère.

Le commerce de détail en Suisse a perdu 16'000 emplois en dix ans sous l'effet de la concurrence internationale croissante. La pression, qui touche surtout le secteur non alimentaire, est appelée à se poursuivre mais les détaillants helvétiques ont du répondant, révèle une étude publiée mardi par Credit Suisse.

Sur les trois derniers trimestres, la branche a vu le nombre de ses emplois reculer de 0,7%. "La tendance n'est pas nouvelle mais s'est renforcée ces deux dernières années", observe l'étude "Retail Outlook" (perspectives du commerce de détail) réalisée en collaboration avec Fuhrer & Hotz. Fin 2018, le secteur employait quelque 234'000 personnes en Suisse, 16'000 de moins que dix ans plus tôt.

Le monstre Zalando

La concurrence étrangère taille des croupières aux commerçants indigènes. Il y a dix ans, le géant allemand de l'e-commerce Zalando était à peine né. Quant à l'euro, il valait encore environ 1,50 franc et ne favorisait pas le tourisme d'achat. Aujourd'hui, Zalando vend pour 800 millions de francs de marchandises en Suisse, et les écarts de prix entre la Suisse et l'étranger se sont nettement creusés.

Aujourd'hui, Zalando vend pour 800 millions de francs de marchandises en Suisse.

"Nous anticipons que la pression de la concurrence internationale restera élevée voire s'intensifiera dans les années à venir", relèvent les spécialistes. D'autant que les consommateurs suisses, selon une autre étude des Nations Unies, figurent dans le trio de tête pour le shopping en ligne, derrière leurs homologues des Pays-Bas et de Grande-Bretagne.

Pour 2019, le numéro deux bancaire helvétique prévoit une légère hausse du pouvoir d'achat en Suisse mais pas d'accélération de la croissance des ventes du commerce de détail.

Habillement en difficulté

Aujourd'hui, une PME helvétique sur sept dit avoir des concurrents chinois, et plus de la moitié est exposée à une concurrence étrangère (contre une sur trois il y a dix ans). Effet positif, cette nouvelle donne pousse les acteurs concernés à se montrer plus innovants et donc à s'armer pour le futur.

Une PME helvétique sur sept dit avoir des concurrents chinois.

En 2018, les chiffres d'affaires du commerce de détail en Suisse n'ont augmenté que de 0,4%, malgré le quasi plein-emploi et la forte croissance économique. Un pouvoir d'achat en berne et le climat d'incertitudes ont pesé sur la consommation, ce dont a fait les frais le secteur non alimentaire.

Ce dernier a vu ses ventes reculer de 0,8% par rapport à 2017. Si l'électronique se porte bien, l'habillement a subi une chute de 9%, à cause de la concurrence de Zalando mais aussi d'un climat doux en automne qui a entravé les ventes de vêtements d'hiver. Le secteur alimentaire quant à lui a vu ses ventes augmenter de 1,5%.

L’arrivée d’Amazon

L'entrée (partielle) d'Amazon sur le marché suisse renforcera encore les achats en ligne des produits non alimentaires ces prochains mois, avec l'entrée en vigueur de l'accord entre le géant américain et La Poste permettant d'accélérer les livraisons. Cependant, il n'y aura "pas de raz-de-marée" selon l'étude, notamment parce que le pays héberge déjà depuis un certain temps de puissants acteurs de l'e-commerce.

La Suisse n'est globalement "pas propice aux discounters".

L'alimentaire est touché mais reste très solide, souligne encore l'étude. L'arrivée des discounters allemands Aldi et Lidl, il y a respectivement 10 et 14 ans, a contribué à rendre les Suisses "plus sensibles aux prix". Cependant, Denner (52% des ventes du secteur discount), Migros et Coop font mieux que résister. Par rapport aux autres pays, la Suisse n'est globalement "pas propice aux discounters".

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