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En plein boom de l’e-mobilité, les motos électriques peinent à convaincre en Suisse

Alors que la plupart des véhicules électriques ont beaucoup de succès en Suisse, les ventes ne décollent pas quand il s’agit des motos. Il y aurait un manque d’engouement par le différentiel de performance et de prix.

09 août 2019, 14:28
En juillet, l'emblématique constructeur étasunien Harley-Davidson a présenté à la presse spécialisée son premier modèle électrique.

Alors que dans la plupart des segments de la mobilité – voitures, vélos, trottinettes, scooters – les ventes de véhicules à propulsion électrique explosent en Suisse, elles patinent quand il s’agit des motos. Les professionnels expliquent ce manque d’engouement par le différentiel de performance et de prix.

Au premier semestre 2019, la part de marché des motos et des scooters électriques est ressortie à respectivement 0,5% et 6,6% d’après les chiffres publiés par l’association faîtière des importateurs moto-suisse.

Sur un total de près de 26’000 véhicules écoulés, alors que les ventes de scooter un bondi de plus d’un tiers (+34,6%) sur un an à 592 unités, celles de motos électriques ont quasiment stagné à 76. Si la dynamique semble s’être quelque peu accélérée en juillet, le segment reste marginal en chiffres absolus avec à peine 103 motos vendues.

 

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«La construction d’une moto est très différente de celle d’un scooter», explique Markus Lehner, directeur de l’Office suisse moto et scooter (OSMS), soulignant la vocation utilitaire et urbaine des scooters et leur utilisation essentiellement sur des courtes distances. Au contraire, «la moto est un instrument de loisir destiné à des passionnés et pour des distances beaucoup plus longues».

Sur le segment des motos électriques, les acteurs se comptent sur les doigts d’une main. En plus de deux petits constructeurs ancrés dans ce marché – Energica et Zero (voir encadré) – l’autrichien KTM propose quelques rares modèles destinés à l’utilisation hors-piste ou pour les enfants.

Harley aux électrons

En juillet, l’emblématique constructeur étasunien Harley-Davidson a présenté à la presse spécialisée son premier modèle électrique. Baptisé Livewire, l’engin développe une puissance d’un peu plus de 100 chevaux (78 kW) et revendique une autonomie de 235 km en usage urbain et 152 km en usage mixte.

Toutefois, selon Markus Lehner, le dernier né de la firme de Milwaukee n’a pas vocation à devenir un véhicule pour le grand public. Pour lui, il s’agit avant tout d’une «construction avant-gardiste destinée à démontrer les capacités techniques (de Harley)».

 

 

Proposée à plus de 36’000 francs prix catalogue, la Livewire, qui devrait être disponible dans les concessions helvétiques dès la fin du mois, s’adresse à une clientèle triée sur le volet. Mais outre la question du prix, les motos électriques souffrent d’un manque de maturité technique.

A titre de comparaison, le spécialiste de l’OSMS évoque la référence automobile en la matière. «Dans une voiture Tesla, d’une longueur de cinq mètres, la batterie pèse à peu près une tonne», fait-il valoir, soulignant que la longueur d’une moto moderne tourne en moyenne autour de deux mètres pour un poids total avoisinant les 200 kg.

Selon lui, il faudra encore des années avant que les constructeurs parviennent à trouver des solutions pour proposer des modèles électriques dont le niveau de performance et de prix sera compétitif avec leurs homologues à combustion, susceptibles d’être «acceptés par le marché et les clients».

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