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Electricité: l’absence d’accord avec l’UE pourrait être critique pour la Suisse

L’absence d’accord avec l’Union européenne pourrait déboucher sur une situation critique pour l’approvisionnement électrique en mars 2025. L’Office fédéral de l’énergie a présenté trois scénarios liés à l’hypothèse la plus pessimiste.

14 oct. 2021, 00:01
/ Màj. le 14 oct. 2021 à 06:33
Le Conseil fédéral prépare les prochaines étapes du renforcement de la sécurité de l'approvisionnement en électricité.

Berne discute un accord sur l’électricité avec Bruxelles depuis 2007. En 2018, les négociations ont été gelées, l’UE liant la signature à l’accord institutionnel. Ce dernier ayant échoué, il faut s’attendre à ce que l’accord sur l’électricité ne soit pas trouvé dans les temps ou pas conclu du tout.

La Suisse se trouve au centre du réseau électrique européen. Elle est liée à celui-ci avec plus de 40 lignes électriques transfrontalières. Mais n’ayant pas d’accord avec l’UE, elle est exclue des décisions concernant le marché de l’électricité européen. Des problèmes peuvent surgir à partir de 2025, explique l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) dans un rapport.

A cette date, tous les gestionnaires de réseau de transport européens devront réserver au moins 70% des capacités transfrontalières du réseau pour les échanges d’électricité entre les Etats membres de l’UE. La Suisse pourrait voir ses capacités d’importation se restreindre. Les flux d’électricité non planifiés dus aux échanges entre pays voisins pourraient augmenter et menacer la stabilité du réseau helvétique.

Trois scénarios

L’OFEN présente trois scénarios basés sur l’hypothèse la plus pessimiste. 

  • Le premier scénario part d’une absence totale de coopération entre la Suisse et l’UE. Les pays européens limiteraient la capacité de transport vers et depuis la Suisse. Le pays disposerait de trop peu d’énergie. En raison des faibles capacités d’importation et de la pénurie d’énergie en hiver, les niveaux dans les centrales d’accumulation baisseraient rapidement. La situation deviendrait critique à la fin du mois de mars 2025. Les besoins en électricité ne pourraient plus être couverts pendant 47 heures. Dans des circonstances extrêmes, l’approvisionnement pourrait même être interrompu pendant 500 heures.
  • Dans le deuxième scénario, la société nationale Swissgrid conclut des accords techniques avec ses homologues européens. La Suisse est alors prise en compte dans la mise en œuvre de la règle des 70% aux frontières avec l’Italie, la France, l’Allemagne et l’Autriche. Elle dispose en tout temps de suffisamment d’énergie, à condition que ces accords soient conclus dans les temps.
  • Le troisième scénario part d’un accord garantissant la participation de la Suisse au marché intérieur européen de l’électricité. C’est le scénario qui permet de gérer la situation la plus pessimiste de la manière la plus sûre, explique l’OFEN.

Mesures en vue

Un second rapport, élaboré par la Commission fédérale de l’électricité (Elcom) et Swissgrid, présente les mesures pour améliorer la sécurité du réseau et de la sécurité de l’approvisionnement à court et à moyen terme. De nombreuses mesures concernent Swissgrid. Elles sont déjà mises en œuvre ou planifiées.

Parmi les mesures prioritaires figure la conclusion d’accords techniques entre Swissgrid et les gestionnaires de réseau de transport de l’UE. Les autres mesures sont plus techniques. Elles concernent notamment le remplacement anticipé de transformateurs de couplage ou l’amélioration de la coordination entre le réseau de transport et les réseaux suprarégionaux.

Le Conseil fédéral prépare les prochaines étapes du renforcement de la sécurité de l’approvisionnement en électricité. L’ElCom doit élaborer d’ici novembre un concept sur les centrales à gaz destinées à couvrir les charges de pointes. Le Département fédéral de l’énergie présentera d’ici la fin de l’année une analyse sur le potentiel d’efficacité électrique jusqu’en 2025. ATS

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