La Suisse est devenue nettement moins attrayante au cours des dix dernières années, estime Monika Rühl, directrice d'economiesuisse. Selon elle, il y a eu deux fois moins d'implantations de nouvelles sociétés sur sol helvétique durant la période.
"Le nombre d'emplois que ces dernières ont générés a quant à lui baissé de 70%", explique Monika Rühl dans une interview parue lundi dans Le Temps. "Le problème tient au fait que tous les trois mois, nous votons sur des sujets qui remettent en question nos atouts. La place économique n'est plus considérée comme sûre."
Franc fort surpassé
Malgré ces considérations, la directrice générale d'economiesuisse, la Fédération des entreprises suisses, se veut encore confiante. "Notre économie est, dans son ensemble, en bon état", précise la Bernoise, en poste depuis 2014, qui occupait auparavant le poste de secrétaire générale du Département fédéral de l'économie (DEFR).
"La plupart des entreprises ont su s'adapter à la levée du taux plancher, malgré des inégalités résiduelles selon le secteur, voire au sein d"une même branche", ajoute Monika Rühl. "En soi, nous avons laissé cette crise du franc fort derrière nous, parfois au prix de délocalisations et de réorganisations importantes."