«Rage», «mésaventure» «bémol»... Un monument de l’horlogerie suisse vient de livrer ses mémoires et on n’y trouve pas que des douceurs. Vincent Calabrese, 73 ans, Napolitain devenu l’un des créateurs les plus prolifiques de l’horlogerie suisse, publie aux éditions Slatkine une passionnante autobiographie qui, de son propre aveu, «a mûri des années»: «J’étais tiraillé entre la modestie et l’envie de dire quelques vérités».
Il en sort une plongée, tour à tour percutante ou attendrissante, dans les rouages pas toujours bien huilés de la création horlogère.
Né à Naples en 1944, Vincent Calabrese grandit dans l’Italie d’un rude après-guerre, et dans une atmosphère familiale «irrespirable», avec un père violent longtemps au chômage.
A 18 ans, devant la perspective d’un service de deux ans dans la marine, il décide de rejoindre un de ses oncles en Suisse. Il débarque au Locle, avec sa mère, son frère et sa sœur, dans...