«Monsieur Nicollier. Etes-vous allé assez loin pour rajeunir si vous y étiez restés plus longtemps?» Ce samedi d’automne, au Centre Dürrenmatt à Neuchâtel, une centaine de personnes sont pendues aux lèvres de l’astronaute Claude Nicollier, bon connaisseur de l’écrivain. A 73 ans, professeur à l’EPFL (Ecole polytechnique fédérale de Lausanne) et président du CSEM (Centre suisse d’électronique et de microtechnique), il siège au conseil d’administration du Swatch Group.
Alors quand cette femme demande s’il faut relativiser son âge, Claude Nicollier ne se formalise pas: «Vous faites référence à la théorie de la relativité générale d’Einstein. Selon celle-ci, pour «rajeunir», il faudrait voyager presque à la vitesse de la lumière. Or la station spatiale est très loin de s’en approcher. Disons que j’ai rajeuni de quelques millisecondes, tout au plus».
Seul astronaute suisse à ce jour, Claude Nicollier a passé 43 jours dans l’espace lors de 4 missions entre 1992...