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Neuchâtel: faible augmentation des salaires en 2020?

L’industrie montre des signes de ralentissement dans certains secteurs, indique une enquête de la Chambre neuchâteloise du commerce et de l’industrie. Les augmentations de salaire pourraient donc être plus faibles en 2020 qu’en 2019.

11 nov. 2019, 18:35
Les patrons neuchâtelois ont de la peine à établir des prévisions au-delà de six mois. Car les marchés sont volatils.

Des augmentations moyennes de salaire de 0,6% dans l’industrie et de 1,5% dans les services sont envisagées par les entreprises neuchâteloises en 2020. C’est faible, et c’est un signe de ralentissement de l’économie neuchâteloise.

Ces chiffres sont tirés de l’enquête conjoncturelle effectuée par la Chambre neuchâteloise du commerce et de l’industrie (CNCI) auprès de ses membres. 313 entreprises ont répondu, soit 32% des membres de l’organisation.

Ces chiffres ont une valeur relative: l’an dernier, lors de cette même enquête, les entreprises industrielles annonçaient leur intention d’augmenter les salaires de 1,3% en moyenne en 2019. L’augmentation effective annoncée a finalement été de 2,3%. Dans les services, l’augmentation moyenne envisagée était de 1,4% pour 2019 et elle s’est finalement affichée à 1,6%.

La fin des «cycles conjoncturels»?

Les entreprises prévoient donc, dans les services, et surtout dans l’industrie, une augmentation des salaires pour 2020 moindres que ce qu’elles disent avoir accordé en 2019. Pour autant, il semble peu opportun de parler de «ralentissement conjoncturel». A entendre le directeur de la CNCI, Florian Németi, l’expression peut pratiquement être mise au rancart.

Car ce que l’enquête démontre, c’est que les entreprises sont confrontées à des situations très variées. «Nous avons quitté le schéma d’une conjoncture qui évolue par cycles assez lisibles, s’appliquant à une large partie de l’économie. Nous sommes au contraire confrontés à des renversements de tendances abrupts et imprévisibles, à de gros contrastes d’un secteur à l’autre, et à des signes d’évolution ambigus», explique Florian Németi.

Ce manque de lisibilité se reflète dans les réponses sur la marche des affaires: celle-ci est jugée bonne par la majorité des entreprises pour ce qui est de cette fin d’année 2019. Mais s’agissant de la période qui s’étale au-delà des six prochains mois, c’est la bouteille à encre.

Les entreprises annonçant une marche des affaires positive sont minoritaires. «C’est un signe d’incertitude, davantage qu’un signe de ralentissement», indique Mathieu Aubert, membre de la direction de la CNCI.

Les perspectives pour l’emploi sont jugées par conséquent plutôt bonnes pour 2020. Seules 12% des entreprises interrogées envisagent une réduction des effectifs, contre 30% prévoyant une hausse. La majorité (58%) table sur la stabilité.

Machines au ralenti

Dans certains cas, des tendances se dégagent tout de même: pour les biens d’investissement comme les machines, le ralentissement est assez clair. «On peut l’imputer en partie aux difficultés de l’industrie automobile allemande, grosse cliente de ce secteur», indique Florian Németi.

Dans l’horlogerie, c’est beaucoup plus flou: «La situation des entreprises horlogères dépend de leur exposition sur les marchés mondiaux». Ainsi, celles qui sont très présentes à Hong Kong, premier marché mondial pour l’horlogerie, souffrent des tensions politiques actuelles de l’ancienne colonie britannique.

Pour ce qui est de la Chine, c’est encore un peu plus compliqué: ce pays semble connaître un petit ralentissement des affaires en raison d’une moins forte croissance. Les incertitudes liées au désaccord commercial entre la Chine et les Etats-Unis pèsent aussi sur les perspectives économiques. Pourtant, les touristes chinois à l’étranger continuent à générer de bonnes affaires. Les entreprises qui sont davantage tournées vers les Etats-Unis bénéficient, elles, d’un climat favorable.

L’enquête de la CNCI, menée courant septembre 2019, est effectuée conjointement dans les cantons voisins et au Tessin. Il ressort de ces investigations que la marche des affaires devrait ralentir plus fortement dans le Jura, mais pas dans les cantons de Vaud, de Fribourg et du Tessin. L’emploi devrait progresser partout, sauf dans le Jura.

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