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Un métier à tisser pour réparer la peau brûlée

La start-up zurichoise Cutiss, qui a développé une méthode pour créer une peau artificielle personnalisée, fait désormais appel au CSEM pour développer une machine capable d’automatiser le procédé. Des dizaines de millions de grands brûlés pourraient en bénéficier.

19 août 2019, 14:21
Échantillon de peau artificielle développé par Cutiss, prêt pour la transplantation.

La start-up zurichoise Cutiss a développé une méthode pour créer une peau artificielle, personnalisée à partir d’un prélèvement de peau d’un patient. Elle fait désormais appel aux équipes du CSEM spécialisées dans les équipements pour les sciences de la vie, à Alpnach (OW) et Neuchâtel. L’objectif: prouver que le procédé peut être automatisé.

Selon le communiqué diffusé par le CSEM (Centre suisse d’électronique et de microtechnique), la méthode de Cutiss permet d’éviter les inconvénients de l’autogreffe, pratiquée généralement jusqu’à ce jour pour soigner les grands brûlés. Cette méthode très ancienne pose en effet des problèmes esthétiques et fonctionnels, et nécessite souvent des soins importants et des opérations multiples. Elle est aussi problématique chez les personnes brûlées sur une surface importante du corps, puisqu’il peut manquer de la peau saine pour réparer les lésions.

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L’idée de Cutiss, c’est de prélever un échantillon de peau saine, de la taille d’un timbre-poste, sur le patient nécessitant une greffe. Des cellules en sont ensuite cultivées, sur une période d’environ deux semaines, dans un environnement sur mesure, permettant d’obtenir une structure similaire à la peau, et compatible avec le patient.

Production automatisée

Vincent Revol, responsable des équipements pour les sciences de la vie au CSEM, explique l’enjeu: «Le procédé mis au point par Cutiss implique des opérations manuelles complexes». Il nécessite de prélever les deux types de cellules nécessaires dans le tissu prélevé. Il faut ensuite amplifier leur nombre, puis, permettre la création d’un tissu à partir de ces cellules.

C’est cette troisième étape sur laquelle se concentre le projet mené par l’équipe de Vincent Revol. «Il s’agit d’optimiser le processus, et de faire en sorte qu’il puisse se dérouler sur un dispositif unique, de la suspension cellulaire jusqu’à la transmission du tissu à greffer aux chirurgiens. Nous devons développer les technologies permettant de prouver que la production est automatisable.»

L’invention de Cutiss en est actuellement au stade des études cliniques. Une machine automatisant la production de tissus permettrait, selon l’entreprise, de démocratiser l’usage de sa méthode. Chaque année, près de 50 millions de personnes ont besoin de greffes de peau, principalement en raison de graves brûlures.

Innosuisse, l’agence fédérale de promotion de l’innovation, soutient ce projet à hauteur de 826’000 francs.

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