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Le dernier jour du Bouton d’Or, temple du tricot installé à Neuchâtel en 1930

Avec la fin du Bouton d’Or, c’est encore un petit commerce indépendant spécialisé qui disparaît du centre-ville. L’enseigne historique était installée depuis 90 ans au pied de la colline du château.

25 mai 2019, 19:44
Ingrid Gueniat en février 2019, dans son magasin. Le Bouton d'Or a fermé ses portes le 25 mai 2019.

Le Bouton d’Or, c’est fini. La mercerie, installée en bas de la rue du Château depuis 1930, a fermé définitivement, samedi 25 mai. Dès le matin, on afflue pour profiter des liquidations. On vient une dernière fois humer les effluves de laine et de soie au pied des étagères grises où des milliers d’yeux bigarrés attendent dans leur boîte qu’on leur choisisse une boutonnière.

Peu à peu, les derniers clients laissent place aux habitués, aux amis venus apporter des fleurs et prendre un verre. On détricote l’histoire du lieu dont l’ouvrage se termine avec quelques mailles à l’envers. 

Ingrid Gueniat, s’est battue pour la survie du tricot et de la couture en ville de Neuchâtel. Mais si on franchit encore volontiers la porte du Bouton d’Or pour des conseils, beaucoup préfèrent se fournir en étoffe sur la toile. «Je pensais que les gens auraient encore besoin de toucher et de sentir les produits, mais ce n’est plus suffisant», regrette la commerçante.

Intransigeance face aux difficultés causées par le commerce en ligne

Dès septembre prochain, elle poursuivra son activité depuis chez elle, faute d’avoir pu renégocier les termes du bail de ces locaux appartenant à la Caisse de pension des employés de l’Etat.

Voyant les affaires ralentir, elle a bien tenté de négocier avec la gérance, et avec la commune, sans succès. Malgré le caractère presque historique du lieu (passé cent ans, il eût été protégé) les propriétaires ne sont pas prêts à revoir leurs conditions pour assurer la survie des petites enseignes. «Tout ce que je demandais, ce sont des baux plus courts. Au vu de l’évolution des affaires, signer pour cinq ans apparaissait peu raisonnable. J’ai demandé deux ans, mais dans l’idée de rester si possible jusqu’à ma retraite dans dix ans!» 

Confrontée aux atermoiements et aux approximations administratives, Ingrid Gueniat s’interroge. «On fait des facilités aux grandes sociétés, mais je n’ai même pas eu l’occasion de discuter. L’importance des petits commerçants pour le maintien d’un centre-ville vivant n’est pas reconnue», regrette-t-elle. 

 

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