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La Comco pourrait interdire à ETA de livrer des mouvements

La Commission de la concurrence pourrait décider d'interdire à ETA, filiale de Swatch Group et fabricant de mouvements, de livrer ses pièces à des marques tierces. Le verdict est attendu ce jeudi.

16 déc. 2019, 14:54
L'usine ETA à Fontainemelon.

La Commission de la concurrence (Comco) devrait décider d'interdire à ETA, filiale de Swatch, de fournir à des clients tiers des mouvements mécaniques horlogers à partir de l'année prochaine. La nouvelle publiée par le journal Schweiz am Wochenende a été confirmée par le géant biennois.

Le secrétariat de la Comco a fait cette proposition sur laquelle la Comco doit se prononcer cette semaine, selon le journal. Contacté par AWP, le directeur de la Comco, Patrick Ducrey, a indiqué qu'un communiqué sera publié jeudi et que, d'ici là, on ne peut en dire plus. Egalement contacté, Swatch a répondu que "nous pouvons en principe confirmer l'article".

L'interdiction de fournir d'autres clients constituerait un coup dur pour ETA, selon le journal. Cette année, la filiale de Swatch a livré un demi-million de mouvements mécaniques à des concurrents du géant biennois. Ce montant serait ramené à zéro l'an prochain.

Le patron de Swatch Nick Hayek a critiqué cette décision. La Comco n'a pas pour tâche d'organiser le marché, a-t-il déclaré à Schweiz am Wochenende. Elle est là pour empêcher des monopoles et leurs abus. Si ETA ne peut plus livrer ses mouvements, cela ne va pas favoriser, mais au contraire entraver la concurrence. La mesure toucherait principalement les clients d'ETA fabricants indépendants de montres.

Une "petite ETA"

En 2013, la Comco avait conclu un accord avec Swatch en raison de sa position dominante sur le marché et statué qu'ETA devrait livrer certaines quantités de mouvements à des clients tiers. Ce règlement est en vigueur jusqu'à la fin de cette année et il prévoyait que les quantités livrées seraient réduites par étapes.

Cette réglementation devait permettre l'émergence d'un concurrent valable d'ETA, une "petite ETA" qui n'aurait pas une position dominante et pourrait choisir librement ses clients.

Il y a deux ans, M. Hayek avait déclaré que Swatch était prêt, dans l'intérêt de l'industrie horlogère suisse, à poursuivre les livraisons de mouvements à ses clients. Mais le groupe voulait pouvoir décider seul et ne pas y être contraint. Selon des sources bien informées d'alors en marge du salon SIHH, Swatch et Richemont s'étaient entendus pour un accord de livraison pour 2020.

Le co-président et propriétaire de Chopard Karl-Friedrich Scheufele a critiqué la décision à venir de la Comco. Chopard ne pourra pas fabriquer certains modèles de montres en 2020 et cela entraînera un manque à gagner au niveau du chiffre d'affaires, a-t-il déclaré à Schweiz am Wochenende.

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