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«Des temps difficiles s'annoncent pour les entreprises»

08 nov. 2011, 11:10

L'Union patronale suisse (UPS) a réclamé hier une «marge de manœuvre suffisante» pour permettre aux entreprises de réagir à la force du franc. Elles doivent notamment pouvoir allonger la durée de travail du personnel et baisser les salaires. «Exceptionnellement», le salaire des frontaliers doit pouvoir être versé en euros.

«Des temps difficiles s'annoncent pour les entreprises», a affirmé l'Union patronale suisse (UPS) lors d'une conférence de presse à Berne.

Les défis ne sont pas encore clairement perceptibles. Du coup, ils sont sous-estimés dans la population puisque «dans l'ensemble, la Suisse se porte encore bien», avertit le président de l'UPS Valentin Vogt.

Taux idéal à 1,40

Même après les interventions de la Banque nationale suisse (BNS), le franc reste «nettement surévalué». Selon Valentin Vogt, les industries d'exportation et du tourisme ne retrouveront leur capacité concurrentielle qu'avec un taux de 1fr.30 à 1fr.40 pour un euro. Dans l'idéal, le cours du franc corrigé du pouvoir d'achat devrait même se situer au-dessus de 1fr.40. Pas question toutefois d'exhorter la BNS à augmenter le taux: l'UPS fait confiance à l'institution pour savoir quand il faut intervenir. De plus, la banque ne peut agir à sa guise contre l'orientation des marchés, rappelle le patronat.

Mais si le franc devait conserver sa force actuelle, il s'ensuivrait «des dommages structurels pour toute l'économie avec la suppression d'emplois et des délocalisations» à l'étranger. Dans l'immédiat, les entreprises doivent pouvoir réagir au problème par des mesures touchant le personnel, affirme l'UPS.

Travailler plus longtemps

Aux yeux du patronat, l'allongement de la durée du travail sans modification de salaire est celle qui affecte le moins les employés. Un surcroît de travail sans adaptation de salaire permet aux entreprises d'abaisser les coûts salariaux sans avoir à rogner sur le revenu de leurs collaborateurs. La diminution des coûts salariaux est d'environ 5% lors d'un passage de 40 à 42 heures par semaine, calcule l'UPS.

Enfin, un versement du salaire en euros ne peut être envisagé qu'en dernier recours par les entreprises se trouvant «dans une crise existentielle», insiste le directeur de l'UPS Thomas Daum.

«Prolongement du temps de travail, versement des salaires en euros ou réductions des salaires sont des mesures d'urgence qui doivent remplir certaines conditions», a expliqué Valentin Vogt: «la première est de ne pas prendre de décisions touchant le personnel sans nécessité. Elles ne doivent pas être prises de façon opportuniste, dans le seul but d'optimiser les résultats». L'UPS prône le dialogue transparent avec les salariés, d'après la devise «convaincre sans imposer». Enfin, ces mesures doivent être revues périodiquement, avec la possibilité de les remanier en profondeur.

Lors de sa conférence de presse, l'UPS a aussi plaidé pour la garantie de la libre-circulation des personnes. Pour l'économie helvétique, pouvoir disposer de personnel qualifié en suffisance est d'une importance capitale. Or le marché intérieur exigu n'est pas capable de répondre à la demande, selon Thomas Daum.

L'UPS rejette en revanche de nouvelles charges pour l'économie: elle dit un non résolu à l'initiative syndicale «six semaines de vacances pour tous».

Dans la situation actuelle, réclamer plus de vacances est totalement déplacé, estime le vice-président de l'UPS Wolfgang Martz. / ats

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