Votre publicité ici avec IMPACT_medias

De la cohabitation des appareils électriques

06 août 2009, 08:14

Dites CEM! Pour compatibilité électromagnétique. Cette branche de l'électricité qui s'occupe de la cohabitation harmonieuse des appareils électriques a connu un essor considérable dans les années 1980, lorsque les premiers systèmes électroniques rapides comme les ordinateurs ont commencé à se démocratiser.

Il n'était pas rare à l'époque que les nouveaux systèmes à microprocesseurs produisent des perturbations qui pouvaient aller du parasitage de la réception radio jusqu'à la perturbation du vol des avions de ligne. Les phénomènes naturels tels que la foudre, ou artificiels comme les personnes qui se déchargent au contact des appareils, ainsi que les défauts du réseau électrique sont autant de facteurs qui sont susceptibles de faire flancher une installation sensible.

Il a donc fallu fixer des limites aux quantités de perturbations que les divers appareils qui nous entourent peuvent produire, mais aussi vérifier qu'ils résistent bien au niveau de perturbations présentes dans leur environnement. Si le problème est relativement simple, la méthode de mesure ne l'est pas. En effet, il existe autant de perturbations différentes que d'appareils. Chaque type d'entre elles et son moyen de mesure doivent être minutieusement décrits de manière à ce que n'importe quel laboratoire d'essai parvienne au même résultat.

Pour mesurer dans de bonnes conditions, il faut un appareillage sophistiqué et onéreux. Par exemple pour mesurer le niveau de rayonnement d'ondes électromagnétiques, il est nécessaire d'isoler l'appareil testé dans une chambre libre de toute perturbation initiale, il faut un système très précis pour pouvoir quantifier le niveau émis sur toute la plage de fréquence à mesurer.

Pour les ingénieurs qui développent de nouveaux produits, l'analyse commence dès le début de la conception: prévoir quel sera le niveau des perturbations émises, quel sera le risque d'y être trop sensible. Et lorsque le prototype est fabriqué, vérifier que tout se passe bien. Souvent les résultats ne correspondent pas aux critères exigés par les normes, il faut alors ajouter des protections, trouver des solutions originales, sans faire exploser les coûts…

Ces phénomènes sont étudiés au laboratoire de CEM de la Haute Ecole Arc, les étudiants sont initiés aux techniques de mesure et aux problèmes trop souvent sous-estimés de ce domaine de la technique. Les industriels peuvent aussi venir faire des essais de précompliance.

Et lorsque toutes les tentatives d'améliorer un système défaillant ou trop perturbateur ont échoué, il ne reste plus qu'à repartir avec un nouveau concept et recommencer un nouveau développement. L'acquisition d'expérience reste donc le seul moyen de ne pas se faire piéger…

Jean-Michel.Kissling @he-arc.ch

Votre publicité ici avec IMPACT_medias