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Conjoncture: la croissance suisse sera modeste jusqu'en 2017

En raison d'un contexte mondial languissant, la croissance suisse restera modeste jusqu'en 2017 selon les estimations du Créa. Les exportations, notamment, ne vont progresser que légèrement.

25 mai 2016, 10:41
La Suisse souffre notamment d'une croissance mondiale qui restera atone en 2016.

Dans un contexte mondial atone, la croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Suisse devrait atteindre 1,1% en 2016, 1,2% en 2017, pour remonter à 2,1% en 2018, selon les estimations du Créa. L'écart de production restera négatif et se maintiendra aux environs de -1% du PIB potentiel.

Les exportations suisses vont encore souffrir cette année et ne progresser que légèrement, d'autant que les effets de l'abandon du cours plancher de l'euro pourraient perdurer en 2016, du moins dans le secteur industriel, note l'Institut de macroéconomie appliquée de l'Université de Lausanne dans ses prévisions pour l'économie suisse en 2016-2018.

La Suisse souffre également d'une croissance mondiale qui restera atone en 2016, avec seulement 2,4% prévus, ce qui est bien inférieur à la moyenne observée depuis le début des années 2000. La forte baisse des prix des matières premières pose un sérieux problème aux pays en voie de développement, déjà fortement touchés par la baisse de la demande mondiale.

Reprise en 2017

Dans ce contexte, les exportations suisses devraient reprendre de façon plus nette à partir de 2017. L'indice export des petites et moyennes entreprises (PME), calculé par Credit Suisse et Switzerland Global Enterprise, s'est d'ailleurs redressé pour le 2e trimestre 2016 et les sociétés sondées sont plus optimistes pour le reste de l'année.

En revanche, la consommation privée évolue en dessous de sa croissance de long terme depuis deux ans et les taux trimestriels annualisés se sont régulièrement affaiblis. Ils ont atteint seulement 0,8% sur les trois derniers mois de 2015.

L'indice du climat de consommation se maintient également sous son niveau moyen et ce, depuis plusieurs trimestres, malgré la baisse du niveau général des prix. Les ménages helvétiques devraient continuer à rester prudents, étant donné que leur sentiment quant à la sécurité des places de travail s'est encore dégradé et qu'ils préfèrent dès lors économiser un peu plus.

De manière générale, tous les indicateurs industriels ont reculé en 2015, avec notamment une forte baisse des entrées de commandes dans l'industrie (-7,7% au dernier trimestre 2015). Malgré des perspectives encore moroses début 2016 pour l'industrie, la situation semble s'éclaircir pour la deuxième moitié de l'année.

Au final, les investissements en équipements resteront en moyenne bas sur l'ensemble de l'année, avant de s'accélérer l'an prochain, avec des taux de croissance malgré tout faibles en comparaison historique. La situation des investissements en construction est quant à elle en train de se stabiliser, à la fois dans le génie civil et le bâtiment.

Hausse du chômage

Pour sa part, le marché du travail commence à montrer des signes de faiblesse. Seules les microentreprises et celles de taille moyenne envisagent d'embaucher plus, alors que les grandes songent à nettement réduire leur recrutement.

Le taux de croissance de l'emploi devrait fléchir nettement en 2016 et, en conséquence, le taux de chômage augmentera, prévient encore le Créa. Il pourrait atteindre 3,6% cette année et 4% en 2017.

Cette année, l'économie suisse devrait par ailleurs rester en déflation et les taux d'intérêt demeureront bas, voire négatifs.

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