Dans ce contexte, les marques tentent de parer à un éventuel manque en développant à l'interne ou en sous-traitant la fabrication de leurs mouvements. La société lucernoise Carl F. Bucherer a développé en interne son propre calibre. Il équipera un modèle à partir de l'an prochain. «Nous avons voulu faire un moteur qui marche. C'est aussi une base pour des complications», explique-t-on à Lucerne. Il sera produit en semi-industrialisation. «Il est important d'avoir des quantités pour sortir de la dépendance d'ETA.» Ce mouvement automatique fait l'objet de plusieurs demandes de brevets.
La démarche est à peu près similaire du côté d'Universal Genève. Depuis quelques années, la marque a remis au goût du jour le Microtor, un calibre exclusif. Ses composants sont fabriqués en sous-traitance puis assemblés dans les ateliers de la marque à Genève. «Nous continuons bien sûr à travailler sur la technologie du Microtor», confie le directeur général Vincent Lapaire. «C'est quelque chose qui ne s'arrête jamais. Le but est d'obtenir le produit le plus performant et le plus facile à monter. Toutes les améliorations sont bienvenues.»
Dans les Montagnes neuchâteloises, Ulysse Nardin continue à développer ses mouvements en silicium. «Nous sommes allés plus loin. Ces matériaux trouvent des applications dans un modèle», confie Susanne Hurni. La Sonata Silicium en est la preuve. Outre du silicium appliqué sur le cadran et le rotor, le pont est en ruthénium. Le modèle sera disponible à la fin de l'année. / DAD