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Alpiq Holding quitte Neuchâtel pour s'installer à Lausanne

05 nov. 2011, 10:47

Le siège de la holding du groupe énergétique suisse Alpiq va quitter ses locaux de la place Pury, à Neuchâtel, pour s'installer à Lausanne. Si la décision de principe est prise, la mesure doit encore être approuvée par l'assemblée générale qui se tiendra en avril prochain. Les actuelles activités, administratives surtout, situées à Neuchâtel seront réparties entre les deux sites principaux du groupe, à Olten, et Lausanne. Pour faire face à un recul de son chiffre d'affaires et de son bénéfice, dus aux difficultés rencontrées sur le marché de l'énergie, Alpiq va par ailleurs supprimer 450 emplois, dont la moitié en Suisse.

«Ce départ est lié au rapprochement, en janvier 2009, entre les deux sociétés Atel et EOS, qui a donné naissance à Alpiq», explique le secrétaire général du groupe, Alain Molliet. «L'implantation à Neuchâtel était une décision hautement politique. Il s'agissait à l'époque de trouver un lieu entre les sièges d'Atel, à Olten et celui d'EOS à Lausanne. Neuchâtel était idéalement situé. Mais, sur le plan opérationnel, ce compromis bien helvétique n'avait pas de sens. Et la crise nous a contraints de prendre des mesures d'économie.»

La holding de Neuchâtel compte une bonne vingtaine d'emplois. Un chiffre cependant «très théorique», commente Alain Molliet, puisque les collaborateurs concernés ne sont jamais tous en même temps sur place, travaillant le plus souvent soit à Olten, soit à Lausanne.

Pour le canton de Neuchâtel, ce départ représente une perte fiscale réduite. Alpiq a certes versé un peu moins d'un million de francs sur l'exercice 2009, selon Alain Molliet. Mais avec l'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur la fiscalité des entreprises, ce montant sera divisé par 100 pour l'exercice 2010, il sera ainsi de moins de 10 000 francs. Les holdings, dans le canton, ne sont en effet pas imposées sur le bénéfice mais sur le capital propre imposable, le nouveau taux appliqué dans ce cas étant de 0,001%. Les cantons de Vaud et de Soleure perçoivent quant à eux des recettes fiscales bien supérieures, puisqu'elles sont basées, classiquement, sur les bénéfices réalisés par les deux sites.

«Fiscalement, nous aurions bien sûr dû rester à Neuchâtel», poursuit Alain Molliet, «nous paierons davantage d'impôts à Lausanne. D'autre part, nous nous plaisons beaucoup ici où nous avons été extrêmement bien accueillis.»

Pour Martin Stutz, porte-parole d'Alpiq, la faiblesse de la conjoncture et la force du franc par rapport à l'euro sont bien à l'origine de ce vaste programme de restructuration. «Les prix ont beaucoup baissé sur le marché de l'énergie. Nos revenus chutent, nous avons dû réagir en faisant baisser nos coûts.»

Par contre, relève Martin Stutz, les autres sociétés du groupe non liées au négoce d'énergie, notamment les nombreuses unités installées à Saint-Blaise, qui couvrent une large palette d'activités allant de l'électrotechnique aux télécommunications, ne sont en aucune façon menacées. Elles seront même renforcées, le domaine de l'efficience énergétique étant en plein développement.

Alpiq, d'autre part, va procéder à de très gros investissements dans les énergies renouvelables, d'origine hydraulique surtout. Le groupe est notamment partenaire à 54% du gigantesque projet de station de pompage du Nant de Drance, sur le territoire de la commune de Finhaut, en Valais, un chantier d'un milliard de francs qui devrait être achevé en 2017.

Alpiq est la première entreprise de négoce d'énergie et de services énergétiques de Suisse. La société, qui emploie, toutes unités comprises, plus de 11 000 personnes, est présente dans 33 pays. Elle a réalisé en 2010 un chiffre d'affaires de 14 milliards de francs.

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