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Allemagne: Facebook accusé d'abus de position dominante

Facebook est accusé par les autorités de la concurrence allemandes d'abuser de sa position dominante sur le marché, ce qui remet en cause le modèle économique de la publicité ciblée à partir des données des usagers.

19 déc. 2017, 15:07
Facebook est surtout accusé de recueillir les données personnelles de ses utilisateurs sans leur consentement.

Les autorités de la concurrence allemandes accusent Facebook d'abuser de sa position dominante sur le marché. Cette accusation remet en cause le modèle économique du réseau social américain reposant sur la publicité ciblée à partir des données de ses usagers.

A l'occasion de la présentation des premiers résultats de l'enquête lancée il y a 20 mois visant le groupe, l'Office fédéral des cartels a estimé que l'entreprise occupait une position dominante au sein des réseaux sociaux et avait abusé de cette situation pour recueillir les données personnelles de ses utilisateurs sans leur consentement.

Les autorités de la concurrence ont ouvert leur enquête en mars 2016. Elles soupçonnent le géant américain de mal informer ses utilisateurs sur l'usage de leurs données, ce qui pourrait contrevenir aux lois en matière de protection de la vie privée et constituer un abus de position dominante.

Facebook dément

Facebook réalise l'essentiel de son chiffre d'affaires en vendant de la publicité ciblée grâce aux données qu'il collecte sur ses utilisateurs, leurs opinions et leurs activités en ligne. L'entreprise nie toute infraction.

L'Office des cartels conteste le fait que la société puisse s'arroger le droit d'accéder aux données tierces des utilisateurs dès lors qu'ils ouvrent un compte, y compris depuis les messageries WhatsApp et Instagram, filiales du réseau social, ou de suivre leur navigation de site en site.

"Avant tout, nous considérons que la collecte de données en dehors du réseau social et son inclusion dans le compte Facebook sont problématiques", déclare dans un communiqué le président de l'Office fédéral des cartels, Andreas Mundt. Cela survient quand un utilisateur clique sur une page intégrant le bouton "J'aime", même s'il ne clique pas expressément sur ce bouton, ajoute-t-il.

Réagissant à cette décision, le premier réseau social mondial a estimé que le rapport "a dépeint une image inexacte de Facebook". Mais il s'est dit prêt à coopérer avec l'autorité allemande.

"Malgré notre popularité en Allemagne, nous ne sommes pas en position dominante", écrit sur un blog Yvonne Cunnane, responsable de la protection des données chez Facebook.

À l'issue de son enquête, qui devrait être bouclée au mieux au début de l'été 2018, l'autorité peut décider d'abandonner l'affaire, de demander des garanties à Facebook ou d'interdire certaines pratiques. En cas de condamnation pour abus de position dominante, les entreprises risquent une amende pouvant représenter 10% de leur chiffre d'affaires annuel, bien qu'un tel pourcentage n'ait jamais été appliqué.

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