«La question des monnaies locales est très ancienne», relève Olivier Crevoisier. «Quand j’entends dire qu’à Genève il y a une monnaie locale, mes yeux s’écarquillent», s’étonne le professeur de l’Université de Neuchâtel, actif au sein du groupe de recherche en économie territoriale.
«La monnaie locale a pour objectif de recréer des échanges qui n’existent plus aujourd’hui. Ça ne fonctionne pas s’il n’y a pas un tissu social préalable. Ça marche quand il y a des ressources inutilisées. Si, par exemple, dans un pays, il y a des enfants non scolarisés et des instituteurs au chômage. En Grèce, il y aurait énormément de sens de faire une monnaie locale», explique-t-il. Second prérequis: «Toutes les monnaies locales vont reposer sur une société qui se fait confiance, une communauté, un pouvoir qui a une légitimité locale.»
Une réussite brésilienne
L’exemple de Palmeiras, la plus grande favela du Brésil, à l’est...