La relégation de l'enseignement du français au niveau secondaire pourrait bientôt devenir réalité dans le canton de Thurgovie. La commission parlementaire compétente recommande au Grand Conseil d'approuver une modification de la loi sur l'enseignement le prévoyant. Le débat aura lieu le 5 mai.
La décision de la commission, prise par 9 voix contre 5 et une abstention n'est pas vraiment une surprise. En effet, le parlement thurgovien avait déjà approuvé en 2014 une motion voulant supprimer le français à l'école secondaire.
Suite à cela, le gouvernement avait d'abord prévu, dans le nouveau plan d'étude, de commencer l'enseignement du français en septième année. Le nombre de leçons se trouvait augmenté afin que les élèves disposent des mêmes compétences à la fin de leur scolarité.
Tollé
Lors de la consultation, le projet avait provoqué un tollé. Le conseiller fédéral Alain Berset a menacé d'intervenir pour sauver le français au primaire via une législation fédérale.
Face aux critiques, le gouvernement avait alors décidé de laisser le parlement avoir le dernier mot en lui soumettant une modification de la loi sur l'enseignement. Un nouveau paragraphe fixe que "le français est enseigné comme deuxième langue étrangère seulement à partir du niveau secondaire".
Cohésion nationale surestimée
Pour la commission, l'argument de la cohésion nationale est surestimé, écrit-elle dans son rapport publié vendredi. Tout comme l'argument de l'isolement du canton en cas d'acceptation de la loi.