Lara Gut-Behrami est de retour pour une nouvelle saison. Sa quatorzième en Coupe du monde. La Tessinoise est surtout de retour sur le tout devant de la scène.

A 30 ans, la Tessinoise lancera son hiver ce samedi au géant de Sölden, vêtue d’un dossard de favorite pour le globe du classement général. «Je suis heureuse et prête», lâchait la skieuse à Dübendorf il y a trois semaines lors de la remise du matériel aux membres de Swiss-Ski.

Deuxième l’hiver dernier après avoir lutté pour la couronne jusqu’au bout avec la Slovaque Petra Vlhova, Lara Gut-Behrami avait obtenu son meilleur classement depuis 2016 lorsqu’elle avait soulevé le grand globe de cristal.

La position de Lara Gut-Behrami au général depuis 2008. Avec son 2e rang l’hiver passé, la Tessinoise a prouvé être plus que jamais de retour. © FIS

Ressasser le passé l’ennuie

Alors que le cirque blanc la voyait enchaîner et skier sur la vague de ses succès, elle fut subitement freinée. Gravement touchée au genou après une chute aux Mondiaux de Saint-Moritz en 2017, elle n’avait cessé de travailler pour atteindre à nouveau les sommets. Un travail qui aura duré trois années. «Ce qui me gênait le plus, c’est que je n’arrivais pas à comprendre ce qui me manquait pour revenir à mon meilleur niveau. Mais je crois que l’on doit maintenant arrêter de parler de cet accident et de ces années où ça marchait moins bien. Le répéter sans cesse commence à devenir monotone», déclare la skieuse dans sa franchise habituelle.

On doit arrêter de parler de ces années où ça marchait moins bien et de cet accident. Le répéter sans cesse commence à devenir monotone.

Lara Gut-Behrami, skieuse de Coupe du monde

Double championne du monde

Lara Gut-Behrami préfère que l’on s’attarde sur le présent. Sur le plaisir qu’elle éprouve à skier, celui qui lui a permis de rejoindre à nouveau la cour des – très – grandes l’hiver dernier: montée à dix reprises sur le podium, dont six fois sur la plus haute marche, elle s’était offert le globe du super-G. Mais c’est bien aux Mondiaux de Cortina qu’elle avait rappelé qui elle était. Bronzée en descente, elle avait quitté les Dolomites avec deux médailles d’or autour du cou après ses triomphes en super-G et en géant.

Une pause plus longue que d’habitude

Le géant. Cette discipline de base qu’elle retrouve ce samedi après plus de quatre mois de préparation. Quatre mois qui avaient été précédés d’une pause différente des précédentes années. «Je n’avais jamais connu une pause de printemps aussi longue. Entre la fin de la saison et le début du mois de juin, je n’avais pas de programme d’entraînement à suivre», confie Lara Gut-Behrami.

«Nous avions prévu de skier en avril mais n’avons finalement rien fait. Je ne suis retournée sur les skis que pendant cinq jours en mai à Livigno avec mon frère. J’ai profité de cette période pour faire ce que je voulais. Je suis notamment allée au fitness avec des amies à Gênes.»

Marquer des pauses et doser les efforts est peut-être aussi la clé pour la longévité d’une carrière.

Lara Gut-Behrami, skieuse de Coupe du monde

Gênes, là où elle réside avec son mari Valon Behrami qui évolue au Genoa FC. Là, aussi, où elle voit la mer. Cette mer qui l’aide à être une «personne sereine». «Elle me rappelle qu’il y a autre chose que le ski», ajoute-t-elle sans s’épancher sur sa vie privée. «Cette longue pause m’avait vraiment fait du bien. J’étais très fatiguée à la fin de l’hiver. Quand vous êtes très jeune et en début de carrière, vous prévoyez énormément de choses. Mais à un certain moment, je pense qu’il est important d’équilibrer les choses. Marquer des pauses et doser les efforts est la clé pour la longévité d’une carrière.»

Depuis, elle a enchaîné les séances. Physiques. Puis techniques, sur la neige. «On a eu des conditions fantastiques. On a vraiment bien travaillé. Cela vous donne de l’enthousiasme pour l’hiver.» Un hiver qu’elle et l’ensemble des skieurs de Coupe du monde lanceront ce week-end en Autriche. En l’absence des blessées Wendy Holdener et Corinne Suter, c’est bien la Tessinoise qui partira avec l’étiquette de cheffe de file de l’équipe suisse.

Lara Gut-Behrami: «Je suis heureuse et prête»

Lara Gut-Behrami entame sa quatorzième saison de Coupe du monde ce samedi à Sölden. Après un hiver où elle est revenue sur le tout devant de la scène, la Tessinoise partira avec un dossard de favorite.