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La chronique d’Yves Dufour: «Je crois que j’ai toujours été bi»

Des interrogations sur votre vie sexuelle, votre intimité? Notre expert répond à vos questions via psychosexo.arcinfo.ch. Aujourd’hui, Yves Dufour, psychologue et sexologue neuchâtelois, répond à un homme de 61 ans.

05 déc. 2018, 16:02
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«Bonjour, je suis perdu ces jours et je broie du noir. Je suis marié depuis 36 ans et j’aime ma femme. J’ai une belle famille. Je crois que j’ai toujours été bi. Sans jamais oser l’avouer à personne, je suis tombé amoureux d’un homme. Nous nous sommes aimés. Il a décidé d’arrêter. Nous restons amis. Il est dans la même situation que moi, mais il est plus jeune. J’ai 61 ans, proche de la retraite anticipée. Je ne veux rien casser, mais je souffre tout seul. Seul mon ami sait tout. Il essaie de m’aider mais lui aussi a fait appel à un psychologue pour savoir où il en est. Je suis épuisé. Triste. On m’a mis de côté au travail. Que dois-je faire pour sortir de cette situation fatigante?»

Yves Dufour, psychologue et sexologue à Neuchâtel, répond.

Votre témoignage me touche car vous semblez porter un lourd fardeau depuis longtemps! Garder tout au fond de soi une partie de vous-même qui ne demande qu’à vivre et à s’exprimer est en effet épuisant. Et ce d’autant plus lorsqu’il s’agit de notre orientation sexuelle.

Une grande partie de notre sentiment de bien-être dans la vie consiste à être le plus possible «aligné». Je veux dire par-là qu’une cohérence existe entre vos valeurs, vos aspirations les plus profondes et la façon très concrète de mener votre vie. Moins vous êtes aligné, plus vous êtes en lutte. Avec toutes les conséquences physiques que cela peut entraîner sur le moyen et long terme.

A chacun d’évaluer le prix à payer si des deuils ou des renoncements s’avèrent, pour un temps peut-être, nécessaires. Vos élans amoureux homosexuels sont-ils des fantasmes parmi d’autres ou font-ils partie intégrante de votre équilibre affectif et sexuel?

Je ne peux que vous conseiller de prendre un temps pour approfondir cette question. L’aide d’un sexologue pourra vous être utile. Peut-être que rien n’est exclusif, dans le sens où un compromis existe. Vivre sa bisexualité ne signifie pas forcément devoir renoncer à sa vie de famille.

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