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Point de vue de François Berger: «L’Europe sous le règne du coronavirus»

«Bon nombre de pays ont tardé à agir efficacement ou ont adopté des attitudes irresponsables», écrit, à propos du coronavirus, François Berger, écrivain, éditeur et membre de la Société européenne de culture. Comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer sur des sujets d’actualité.

18 mars 2020, 17:00
L’Europe a commencé à prendre des mesures. Mais jusqu’à présent les réactions, comme ici en Espagne, ont été nationales.

Il aura donc fallu l’arrivée du Covid-19 pour constater l’absence d’une réglementation ou de directives sanitaires efficaces au sein de l’Union européenne. A peine croyable si l’on sait que celle-ci peut se montrer si tatillonne!

La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, préconise une commission géopolitique. C’est un peu tard. Pour l’heure toutes les mesures sont sous commandement national.

Bon nombre de pays ont tardé à agir efficacement ou ont adopté des attitudes irresponsables, tel le maintien des élections municipales françaises alors qu’était fortement recommandé aux personnes âgées de rester chez elles! Mais heureusement, une uniformisation des mesures apparaît maintenant être la règle.

Cependant la Chine et la Corée du Sud ont réagi plus vite et l’épidémie a, chez eux, commencé d’être enrayée. Ces pays affirment la primauté du groupe sur l’individu et cela ne peut être que salutaire à l’encontre d’un tel fléau.

Cette faiblesse profite aux populistes d’extrême droite farouchement partisans d’Etats repliés sur eux-mêmes.

L’esprit européen est individualiste. Le coronavirus règne davantage en Europe que la solidarité. Ainsi les discours récents de la chancelière Merkel et du président Macron ont-ils démontré une préoccupation propre à leur pays, alors que la menace épidémiologique concerne tout le continent.

L’Allemagne et la France ont restreint l’exportation de demandes médicales indispensables. Si l’Italie est gravement atteinte, avec une situation sanitaire alarmante, l’aide apportée n’émane pas de leurs voisins mais de la Chine, par l’envoi d’experts médicaux, de masques par millions, de vêtements de protection et d’appareils d’assistance respiratoire.

Indépendamment du jugement moral que chacun peut porter sur ce manque de solidarité, cette faiblesse profite aux populistes d’extrême droite farouchement partisans d’Etats repliés sur eux-mêmes.

Aussi la lutte sans relâche que nous menons contre le coronavirus doit-elle également nous faire réfléchir sérieusement à toutes les conséquences de ce fléau et ce face à la Russie, aux Etats-Unis et à la Chine.

N’attendent-ils pas un affaiblissement politique et économique de l’Europe, même si les Chinois ont aidé l’Italie au plan sanitaire? Démarche partiellement salvatrice certes, mais relevant sans doute aussi d’une stratégie politique habile.

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