Nous avions prévu de passer un entretien bien sage avec l’auteur de romans policiers le plus renommé du canton de Neuchâtel, confortablement installés en terrasse de L’Escarbot, au Landeron. Précisément sur cette place du vieux bourg où démarre le premier chapitre de son nouveau livre, «L’ombre du Renard». Nous aurions parlé littérature sous un soleil radieux, la célébrité locale aurait fait son plus beau sourire à notre photographe et tout le monde aurait été content.
Des obsessions dérangeantes
C’était mal connaître Nicolas Feuz. L’homme, qui exerce pourtant l’honnête métier de procureur à Neuchâtel, nous a livré un visage par trop effrayant, nous obligeant à réviser notre scénario. C’est d’abord avec un plaisir palpable qu’on l’a vu poignarder son livre avec un imposant couteau de cuisine emprunté au patron du resto, avant de défier l’objectif avec ce regard de dément. Et notre conversation a révélé d’autres penchants pas bien nets.
Il...