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La beauté du squelette

L'atelier Arrigoni-Laufer élève au rang d'art la fabrication de montres. Un savoir-faire présenté au MIH dans le cadre de l'événement «Exposition vivante» Aujourd?hui et demain, neuf entreprises, l?Ecole du Cifom et la Haute Ecole d?arts appliqués Arc exposent le savoir-faire des artisans au MIH. Un exemple avec le collectif d?indépendants ArrigoniLaufer, spécialiste du squelettage.

15 sept. 2006, 12:00

Qualifiée d'artisanat horloger, la démarche prend tout son sens au sein de l'atelier Arrigoni-Laufer. Formé de sept personnes, ce collectif d'indépendants est spécialisé dans la fabrication de montres squelettes. Au No 24 de la rue de la Serre, à La Chaux-de-Fonds, stimuler la créativité est une préoccupation quotidienne. La prise en commun des responsabilités y est une réalité.

Cogestion au sein de l'atelier

Chaque associé possède une voix «lors des prises de décisions communes». Les rétributions sont calculées par rapport au travail fourni. «L'addition de chaque salaire compose le chiffre d'affaires de l'atelier. Une partie de cette somme est retenue sous la forme d'un pourcentage affecté aux frais de fonctionnement. Le montant ainsi dégagé permet le défraiement du ou des gestionnaires nommés par le groupe et la création d'une réserve en cas de dépenses imprévues et de nouveaux investissements matériels.» Un système de cogestion qu'a expliqué Christian Laufer hier, lors de la journée d'étude de la Société suisse de chronométrie.

La créativité, elle, prend tout son sens dans la montre squelette. Il s'agit d'une pièce dont la boîte et diverses parties du mouvement sont faites en matière transparente, ce qui permet de voir les organes. «Dans ce domaine, nous ne sommes pas beaucoup.» Christian Laufer a fondé l'atelier avec Maurice Arrigoni en 1991. Tous deux horlogers, ils ont notamment été formés aux spécialités de la maison Audemars-Piguet, au Brassus.

La montre squelette, pour Christian Laufer, «c'est le moment où l'horloger fait parler son coeur, c'est un état d'esprit». Ici, pas question de grandes séries. Même si «le squelette fini main, très soigné, chaque grande marque en a». La différence est là. L'anglage, la décoration sont l'oeuvre de l'artisan. La machine n'a aucune raison d'être. Des exemples? Arrigoni-Laufer a réalisé la version squelette du Tourbillon automatique trois ponts d'or de Girard-Perregaux. Une superbe pendulette de voyage à complications a aussi été créée. C'était «tout au début» de l'aventure. Sept mois de travail ont été nécessaires. Le matériel a coûté 12.000 francs. «Nous l'avons vendue 22.000 francs», dit Christian Laufer. Autrement dit, une paille!

Maîtres graveurs de la région et spécialiste de l'émail sont aussi associés à la démarche. L'émail? Membre de l'atelier, Olivier Bourquard a eu l'idée «d'appliquer la technique de l'émail grand feu sur des éléments fonctionnels d'une montre ou d'une pendulette, idée qui a immédiatement séduit Michel Vermot (réd: directeur de la société Donzé Cadrans au Locle, spécialiste de l'émail)». Un défi relevé. La collaboration a donné naissance à de superbes pièces, dont le modèle Cartier Pasha Tourbillon avec un pont côté cadran émaillé sur champlevé.

«L'émail sur un mouvement, c'est vraiment exceptionnel», juge Christian Laufer. Avec leur mouvement ajouré en or 18 carats et émail champlevé, des modèles intitulés Art nouveau, Hommage à Matisse ou encore Mille et une nuits convainquent le visiteur de passage à l'atelier. / DAD

Exposition vivante au MIH, vendredi 15 et samedi 16 septembre de 10h à 17 heures

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