Qui déambule ces jours sur les jeunes rives d’Auvernier découvrira peut-être deux étranges plaquettes clouées sur deux souches d’arbres récemment tombés.
Nous voici en présence d’une sculpture sur bois, conçue par un certain Dafino, né en 1968. Intitulée «Sandglass», datée de 2017, elle a été «réalisée avec le soutien de l’Espace d’art Smalville.»
Le collectif du clitoris géant
Pour en savoir plus, nous consultons le site de ce collectif qui s’était illustré en installant durant plusieurs semaines une sculpture représentant un clitoris géant sur le rond-point de la gare de Neuchâtel.
On y apprend que Dafino, «affectionne tout particulièrement le bois» et «se définit lui-même comme un ravageur insatiable». Cet «artiste majeur de la côte ouest américaine» connu pour «sa dentition proéminente» est «largement connu dans le monde de l’art pour ses positions loufoques et ses fréquents coups de gueule».
Artiste fictif
Membre du collectif artistique Smalville, Renaud Loda avoue très vite: oui, c’est bien une bande de castors qui a mis à mal l’arbre aujourd’hui qualifié de sculpture. Et la bio de Dafino, artiste fictif, est totalement bidon.
Marlène Lanthemann, conseillère communale de Milvignes en charge notamment de la voirie et du port, n’avait pas entendu quoi que ce soit sur cette intervention artistique. À sa décharge, elle a été vernie le 16 décembre dernier, en présence de... trois personnes.
Plus sérieusement, la commune a mis en place un panneau expliquant que les arbres abattus par les castors seront laissés sur place un certain temps, histoire de voir si les animaux vont continuer de puiser dans ce garde-manger.