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«La magie noire du Black Friday», par Eric Lecluyse

Que dit de nous ce rituel qu’est devenu le Black Friday? L’éditorial d’Eric Lecluyse, co-rédacteur en chef d’«ArcInfo».

28 nov. 2019, 05:30
Portraits SNP  Neuchatel, 10 01 2018 Photo : © David Marchon

Il y aurait chaque année davantage de convertis au rituel du Black Friday dans notre pays. Mais à l’inverse du Vendredi saint de la tradition chrétienne, synonyme de jeûne, ce dernier vendredi de novembre est une invitation à se lâcher. A acheter un maximum d’objets plus ou moins utiles sous prétexte de rabais substantiels.

Penchons-nous sur ce que dit cet engouement collectif de l’état de notre société: il raconte nos contradictions lorsque nous sommes “soumis à la tentation”. Nous disons ne plus supporter les déchets superflus, le gâchis, la surconsommation. Mais Dieu que ce petit pull à 19 francs est joli… Et comme les commerçants savent nous ensorceler pour nous faire sortir la carte bancaire de la poche…

Nous voulons sauver l’humanité, mais sans renoncer à notre confort et à nos habitudes. Et il n’est pas impossible que certains participants à la Marche pour le climat de vendredi profitent de leur virée en ville pour aller voir de plus près les promotions, malgré les pancartes “Block Friday” qui devraient être brandies dans le cortège.

Extrapolons: les citoyens qui ont élu plus d’écologistes à Berne sont-ils tous prêts à accepter les surcoûts d’une politique plus verte? Quel est le prix de notre bien-être?

Le Black Friday nous ramène à une évidence: nous ne pouvons plus tout avoir. Entre deux passages à la caisse, interrogeons-nous: et si nous inventions ensemble une consommation plus juste? Saint Shopping, priez pour nous.

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