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Initiative pour sauver la Haute Ecole de musique de Neuchâtel déposée

Le comité d’initiative contre-attaque après que le canton de Neuchâtel a confirmé la fermeture de la Haute Ecole de musique, la semaine dernière. Il a déposé ce mardi plus de 5’000 signatures demandant le maintien d’une formation musicale professionnelle dans le canton.

01 oct. 2018, 17:01
/ Màj. le 02 oct. 2018 à 10:00
La remise de la pétition s'est déroulée en musique ce mardi au Château.

L’initiative demandant le maintien d’une formation musicale professionnelle dans le canton de Neuchâtel a abouti. 5660 signatures ont été déposées mardi matin à la Chancellerie cantonale à Neuchâtel. Il en faut 4500 pour que le texte soit recevable. 
Le comité a choisi de déposéer prématurément ses signatures après que le conseil d’Etat a annoncé, la semaine dernière, qu’il confirmait la fermeture du site neuchâtelois de la Haute Ecole de musique (HEM) à l’horizon 2020-2021.

Le comité a été très clair: il attend des autorités qu’elles mettent l’initiative au vote dans les plus brefs délais. «Initiative ou non, le Conseil d’Etat a déclaré qu’il voulait aller vite et que la Haute Ecole de musique (HEM) devait fermer ses portes à la fin de l’année académique 2020-2021. Eh bien nous aussi, nous voulons aller vite!», a souligné le président du comité Armand Blaser. «Notre initiative doit être soumise au peuple dans les plus brefs délais! Et nous insistons pour que rien ne soit entrepris avant le vote. Car rien n’est joué.»

Divorce à 4 millions?

Selon les initiants en effet, les négociations entre Genève et Neuchâtel, les deux cantons partenaires de la HEM, n’ont de loin pas abouti. Simon Péguiron, musicien et membre du comité, est  formel: «Neuchâtel veut dénoncer la convention dans les prochains mois. Mais selon nos informations, Genève ne lâchera rien et fera payer son dû au canton de Neuchâtel.» A combien se monterait le divorce? Le chiffre officiel n’est pas encore sorti mais nous avons appris que Neuchâtel pourrait avoir à s’acquitter d’une douloureuse de 4 millions de francs. Du moins le chiffre circule-t-il avec insistance dans les couloirs du Château. 

Si l’initiative est acceptée. il faudra tout refaire

Egalement problématique, le cas de figure où les locaux de la HEM seraient déjà réaffectés et que l’initiative serait acceptée par le peuple. «Il faudrait alors tout reconstruire», prévient Simon Péguiron. «Cela coûterait extrêmement cher. Il faudrait retrouver des locaux, un partenaire…or, qui voudrait travailler avec Neuchâtel? Nous avons déjà tiré la conclusion, il y a 10 ans, que nous ne pouvions par faire cavalier seul.» Et de déplorer le vide juridique qui fait défaut à la HEM: «Cette école est la seule du canton à ne pas avoir de loi. Si tel n’avait pas été le cas, nous aurions pu lancer un référendum et bénéficier de l’effet suspensif  qui aurait empêché l’Etat de dénoncer la convention», souligne Simon Péguiron. Son collègue Marc Pantillon précise: «Faute de loi existante, nous avons été contrait de lancer une initiative. Et aucun effet suspensif ne peut bloquer les velléités du Conseil d’Etat».

En confirmant, la semaine dernière, sa volonté de fermer le site neuchâtelois de la HEM, le Conseil d’Etat s’est donc attiré les foudres du comité d’initiative, qui n’a pas manqué de le rappeler en déposant les paraphes de son initiative. «Procéder ainsi, alors que nous étions en pleine récolte de signatures (réd: le délai de récolte était fixé au 14 décembre), c’est mépriser les droits démocratiques», s’insurge le pianiste Marc Pantillon. «Cela nous a donc poussé à déposer prématurément notre texte. Mais ça n’est pas plus mal: nous voulons ainsi faire pression sur les autorités et démontrer l’attachement des citoyens pour la formation musicale professionnelle. Nous avons récolté des signatures en un temps record, vacances d’été comprises.»

La contre-attaque n’a pas tardé: un projet de loi urgent a été déposé par trois groupes politiques, Socialistes, Pop-Vert-Sol et Vert-libéraux-PDC. Il demande un moratoire sur les négociations en cours tant que le peuple ne s’est pas prononcé.

 

Les paraphes ont été remis en musique sur une sonate interprétée par deux étudiantes. Vidéo: Anabelle Bourquin

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