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La piste du père conduit dans le Var

23 avr. 2011, 08:42

Partie de Nantes, la traque de Xavier Dupont de Ligonnès, dont la femme et les quatre enfants ont été découverts jeudi morts et enterrés sous la terrasse de la maison familiale de Nantes (Loire-Atlantique), se poursuit dans le Var. Plus d'une trentaine d'hommes ont été déployés dans la région de Draguignan. «Brigades, sections... Toutes les équipes sont mobilisées», explique un gendarme sur place.

La trace de cet entrepreneur d'une cinquantaine d'années, au parcours jusqu'ici sans histoires, a en effet été retrouvée dans le département: les enquêteurs ont suivi sa piste dans un hôtel «Formule 1» de Roquebrune-sur-Argens, dans lequel il aurait passé, seul, la nuit du 15 avril. Selon RTL, deux employés d'un supermarché affirment l'avoir vu jeudi non loin de l'établissement, portant un sac à dos. Sa voiture, une Citroën C5, a été repérée le même jour sur le parking de l'hôtel. Après une nuit de planque qui n'a pas donné de résultat, le véhicule a été enlevé pour procéder à des examens techniques. Hier, les recherches se sont concentrées autour de Lorgues, une bourgade de 9000 habitants à trente kilomètres de Roquebrune, dont les habitants sont encore sous le coup d'un autre drame: la disparition de Colette Deromme, une mère de famille vivant depuis toujours dans le village.

Le procureur de Nantes, Xavier Ronsin, s'interroge sur un possible lien entre la tuerie de Nantes et la disparition de Lorgues, car Colette Deromme n'est plus rentrée chez elle depuis le 15 avril, date qui correspond précisément au passage de Xavier Dupont de Ligonnès dans la région. Or, la famille Dupont de Ligonnès a vécu à Lorgues, pendant deux ans, de 2001 à 2003, avant de gagner la région nantaise, une autre coïncidence qui intrigue le parquet. «Je ne connais pas cet homme, ce M. Dupont, lâche toutefois le père de Colette Deromme. Nous ne l'avons jamais vu», insiste-t-il, à bout de nerfs, écoutant en boucle les informations. À la mairie, le passage de la famille Dupont de Ligonnès semble n'avoir pas laissé plus de souvenirs. «Personne ne se souvient d'eux, nous n'avons retrouvé aucune trace d'inscription scolaire ou autre», confie un employé municipal.

«Des gens effondrés»

Caissière à Lorgues, divorcée, mère de quatre grands enfants, Colette Deromme, blonde au visage avenant, était elle aussi jusqu'ici une femme sans histoire. C'est sa dernière fille, âgée de 18 ans, qui a signalé le 15 avril dernier vers 16h30 son absence: sa mère n'est pas venue la chercher à la gare comme prévu. Dans la voiture garée devant la maison, les enfants ont uniquement trouvé le sac de leur mère. «Rien à ce jour n'est établi», insiste toutefois le parquet de Nantes.

L'enquête s'étend en effet à l'ensemble du territoire: toutes les polices judiciaires ont été saisies. Le signalement de Xavier Dupont de Ligonnès a été en voyé aux ports et aux aéroports. L'autopsie des corps d'Anne, la mère de famille, et de Thomas, l'un des fils, a révélé «deux orifices d'impact d'arme à la tempe». Il s'agit probablement de balles de calibre 22 long rifle, une arme connue comme ayant appartenu à Xavier Dupont, mais qui n'a pas été retrouvée. «L'homme peut être dangereux», souligne une source proche du dossier, «on ne sait pas s'il porte l'arme avec lui.»

Les membres de sa famille résident pour la plupart dans la région parisienne. Ils ont été auditionnés hier après-midi. «Des gens effondrés», témoigne un enquêteur. La possible influence d'une secte sur le père de famille, une piste envisagée en raison des liens de la mère de Xavier de Ligonnès, semble aujourd'hui écartée. Les enquêteurs étudient en revanche l'hypothèse d'un drame lié à des problèmes d'argent. Un voisin de la famille évoque la visite d'un huissier début avril et l'arrivée de nombreux plis en recommandé qui étaient sans cesse refusés par la famille. Selon nos confrères de Presse Océan, le père de famille s'était récemment félicité d'avoir gagné 50 000 euros au cours du dernier trimestre. C'est étrangement à cette même époque que la famille a commencé à crouler sous les dettes.

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