La femme souffrant de problèmes psychiatriques, soupçonnée d'avoir volontairement déclenché en début de semaine l'incendie d'un immeuble à Paris, qui a fait dix morts et 96 blessés, a été mise en examen vendredi. Elle a ensuite été placée en détention provisoire.
Cette quadragénaire, habitant le bâtiment ravagé par les flammes, avait été interpellée en état d'ébriété, dans la nuit de lundi à mardi, peu après le départ du feu, le plus meurtrier dans la capitale française en près de 14 ans. Elle était encore jusqu'à récemment internée en hôpital psychiatrique.
Au terme de sa garde à vue, l'unique suspecte a été présentée à un juge d'instruction puis mise en examen dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour "destruction par incendie de nature à créer un danger pour les personnes" et "destruction par incendie ayant entraîné la mort", a précisé le parquet de Paris.
Treize fois en hôpital psychiatrique
D'après l'enquête, elle venait de sortir, le 30 janvier, d'un séjour de près de deux semaines à l'hôpital psychiatrique. Cette hospitalisation, la treizième en dix ans, avait pris fin "sur décision médicale", a souligné mercredi le procureur.
La nuit du drame, un voisin avait appelé la police juste après minuit lundi pour se plaindre du bruit causé par cette femme. Cet homme, par ailleurs pompier, l'avait ensuite recroisée dans le hall après le départ des forces de l'ordre. Elle lui avait alors lancé: "Regarde-moi droit dans les yeux. Toi qui aimes les flammes, cela va te faire tout drôle quand cela va exploser", selon le récit du voisin aux enquêteurs.
Peu après, la suspecte a été arrêtée ivre alors qu'elle tentait de mettre le feu à une voiture, dans une rue voisine à l'immeuble en flammes. Ses antécédents judiciaires font apparaître trois procédures où elle a été mise en cause, sans jamais être condamnée.