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Etats-Unis: le procureur spécial Mueller mécontent du résumé de son rapport sur Trump

Mercredi, le ministre de la justice américaine Bill Barr a été auditionné par le Sénat sur la gestion du rapport Mueller concernant les ingérences russes dans la présidentielle américaine. L'audition fait suite à un courrier de Mueller pour se plaindre de la manière trop favorable à Trump dont ont été présentées ses conclusions.

02 mai 2019, 07:50
Le ministre, violemment pris à partie par des sénateurs démocrates, ne participera pas à une seconde audition prévue jeudi à la chambre basse du congrès.

Le procureur spécial américain chargé d'enquêter sur les ingérences russes dans la présidentielle américaine a fait part de son mécontentement sur la manière trop favorable à Donald Trump dont a été présenté son travail. Le ministre de la justice avait conclu que le président ne pouvait être poursuivi.

Dans un courrier adressé le 27 mars au ministre Bill Barr, le procureur spécial Robert Mueller affirmait que le résumé publié trois jours plus tôt ne traduisait pas "le contexte, la nature et la substance" de son enquête, selon le Washington Post qui a eu accès à ce courrier.

 

 

Bill Barr avait été le premier destinataire du rapport d'enquête de M. Mueller qui devait déterminer les circonstances d'une ingérence russe dans la campagne de 2016, dire s'il y avait eu collusion entre Moscou et l'équipe de Donald Trump et si, une fois président, celui-ci avait cherché à entraver ses investigations.

"Il y a maintenant une confusion du public à propos d'aspects critiques des résultats de notre investigation. Cela menace l'un des objectifs centraux pour lesquels le ministère a nommé un procureur spécial: assurer la pleine confiance du public dans le résultats de l'enquête", a déploré Robert Mueller, selon le Washington Post.

 

 

Controverse

D'après le Washington Post et le New York Times, ce courrier a été suivi de conversations téléphoniques entre les deux hommes. Les discussions ont été confirmées par le ministère de la justice.

Dans son résumé publié le 24 mars, Bill Barr affirmait que l'ancien patron de la police fédérale (FBI) n'avait trouvé aucune preuve de connivence entre la Russie et la campagne Trump. Concernant l'entrave à la justice, il s'était montré plus circonspect et avait repris une phrase de Robert Mueller lui-même: "Si ce rapport ne conclut pas que le président a commis un crime, il ne l'exonère pas non plus".

Bill Barr avait néanmoins conclu que le rapport ne pouvait fournir la base de poursuites contre le président, ce qui avait suscité immédiatement une controverse. L'accusant de protéger Donald Trump, les démocrates avaient réclamé la publication du rapport. Ils ont finalement obtenu qu'une version expurgée des passages les plus confidentiels soit diffusée le 18 avril.

Celle-ci a montré un tableau beaucoup plus contrasté de l'action du président des Etats-Unis. Il en ressortait notamment que Donald Trump avait cherché à limoger Robert Mueller et qu'il avait exercé une série de pressions troublantes sur l'enquête.

 

 

Barr se défend devant le Sénat

Auditionné mercredi par la commission judiciaire du Sénat pour la première fois depuis la publication le 18 avril du rapport, le ministre de la justice s'est dit "absolument" à l'aise avec sa décision de ne pas poursuivre le président pour entrave à la justice dans le cadre de cette enquête.

Il a estimé qu'il aurait été "injuste et irresponsable" de publier le rapport sans rendre de conclusions sur ce point, martelant que le rapport ne contenait "pas de preuves suffisantes" pour lancer des poursuites.

Le ministre a également balayé les questions sur le courrier que lui a adressé Robert Mueller, "inquiet" de la manière dont ses conclusions avaient été résumées par le ministre. Bill Barr a assuré que le procureur, avec lequel il s'était ensuite entretenu, ne se plaignait pas d'une présentation "inexacte" des faits, mais du manque de mise en "contexte".

Le ministre, qui a été violemment pris à partie par des sénateurs démocrates, a fait savoir dans la soirée qu'il ne participerait pas à une seconde audition prévue jeudi à la chambre basse du congrès, dominée par les démocrates.

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