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Climat: première source d’eau potable de la planète, les nappes phréatiques sont menacées

L’explosion de la population et le réchauffement climatique mettent sous pression les nappes phréatiques, première source d’eau potable de la planète. D’ici 100 ans, seule la moitié des réserves d’eaux souterraines pourrait se recharger.

21 janv. 2019, 19:14
Les chercheurs estiment que d'ici 100 ans, seule la moitié des réserves d'eaux souterraines pourrait se recharger totalement ou se rééquilibrer. (illustration)

Les générations futures risquent de devoir faire face à la «bombe à retardement» des nappes phréatiques. Leur alimentation va se trouver elle aussi affectée par le dérèglement climatique, met en garde une étude publiée lundi.

Les eaux souterraines sont aujourd’hui la première source d’eau potable de la planète, et deux milliards de personnes en dépendent pour boire ou pour l’irrigation. Une nappe phréatique se remplit lentement grâce aux précipitations, un phénomène appelé «recharge», et se décharge dans les lacs, les rivières ou les océans pour trouver un équilibre.

Ces réserves sont déjà sous pression de l’explosion de la population mondiale et de la production agricole qui lui est liée. Mais les événements météorologiques extrêmes (sécheresses, précipitations record…), qui se multiplient avec le réchauffement de la planète, pourraient avoir un effet à long terme sur la vitesse de réapprovisionnement des nappes, selon une étude publiée dans la revue Nature Climate Change.

Effet de latence

«Les eaux souterraines, on ne les voit pas et on n’y pense pas. Mais cette immense ressource cachée soutient la production alimentaire mondiale», commente Mark Cuthbert, de l’Université de Cardiff. «Ce qui se produit aujourd’hui va avoir un effet de latence vraiment important».

 

 

Le chercheur et son équipe, qui ont utilisé des modèles informatiques et bases de données sur les nappes, estiment que d’ici 100 ans, seule la moitié des réserves d’eaux souterraines pourrait se recharger totalement ou se rééquilibrer. Ce qui pourrait conduire à des pénuries dans les lieux les plus secs.

«On peut parler de bombe à retardement environnementale, parce que les effets actuels du changement climatique sur les recharges feront sentir pleinement leurs conséquences sur les reflux vers les rivières et zones humides beaucoup plus tard», souligne Mark Cuthbert.

Le processus d’infiltration des eaux de pluie dans le sol peut prendre des siècles et varie selon les régions. Alors que le réchauffement de la planète est déjà responsable de sécheresses et de tempêtes, les extrêmes en termes de précipitations sont de plus en plus prononcés, affectant les nappes phréatiques des futures générations.

10’000 ans d’écart

Le volume global des précipitations pose problème, tout comme l’intensité trop forte des épisodes, note M. Cuthbert. Selon les chercheurs, les réserves souterraines des zones arides mettent plus longtemps -parfois des millénaires- à réagir aux changements climatiques que celles des zones plus humides.

«Certaines parties des nappes phréatiques sous le Sahara réagissent aujourd’hui au changement climatique d’il y a 10’000 ans, quand la région était beaucoup plus humide», note Cuthbert.

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