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Climat: la Norvège paiera le Gabon pour ne pas déforester

La Norvège a signé à New York un accord avec le Gabon, qui sera récompensé pour ne pas déforester. Le pays scandinave paiera à l'état africain 10 dollars pour chaque tonne de carbone non émise.

22 sept. 2019, 22:28
Les forêts d’Amazonie, d’Afrique équatoriale ou encore d’Indonésie sont de grands réservoirs de carbone. (illustration)

Mieux vaut prévenir que guérir. Un accord d’un nouveau genre a été signé dimanche à New York entre la Norvège et le Gabon: le pays africain couvert de forêts va être payé pour ne pas déforester et ainsi réduire les émissions de carbone.

«La Norvège s’engage à nous récompenser pour les réductions d’émissions», explique à l’AFP Lee White, le biologiste britannique naturalisé gabonais et nommé en juin ministre de la Forêt du Gabon, présent à New York où a lieu lundi un sommet sur le climat à l’ONU.

 

 

Les forêts d’Amazonie, d’Afrique équatoriale ou encore d’Indonésie sont de grands réservoirs de carbone. Les arbres et la végétation absorbent et en stockent des quantités massives. La communauté internationale est focalisée sur des zones très déforestées comme l’Amazonie, mais quid des bons élèves qui n’ont que peu déforesté, comme c’est le cas du Gabon?

Le contrat signé entre Norvège et Gabon stipule que la Norvège paiera 10 dollars pour chaque tonne de carbone non émise, par rapport à la moyenne récente des émissions du pays (2005-2014). Avec un montant maximal de 150 millions de dollars sur dix ans.

«Ils vont nous payer parce qu’on n’a pas déforesté, et parce qu’on a mieux géré l’exploitation forestière, et réduit les émissions liées à l’exploitation forestière», dit Lee White, interrogé en marge d’un colloque environnemental à New York. Le Gabon veut continuer à exploiter la forêt pour le bois, mais de façon durable, sans la meurtrir, ce qui est possible, explique Lee White.

 

 

Au Gabon, 80% des émissions sont liées à l’exploitation forestière, dit-il: c’est-à-dire les arbres abattus pour les routes qu’empruntent les camions, pour les pistes des bulldozers, ou ne serait-ce que la façon dont les arbres tombent quand ils sont abattus. Quand des arbres sont écrasés ou abîmés, ils se décomposent et finissent par libérer leur carbone.

L’espoir est qu’en acceptant de payer 10 dollars la tonne, la Norvège poussera le prix mondial du carbone à la hausse. Le Gabon n’est pas exempt de scandales, comme celui qui a éclaté cette année autour de stocks de bois précieux de kevazingo illégalement abattu, et qui a montré l’ampleur de la corruption dans l’administration.

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