L’armée a informé dès mars passé de problèmes financiers, a indiqué jeudi devant les médias le chef de l’armée Thomas Süssli. A cause du ralentissement de l’augmentation du budget, l’armée accuse un manque de liquidités de 11,7 milliards de francs. Mais il n’y a pas de «trou financier».

En raison de la situation financière de la Confédération, l’augmentation du budget de l’armée a été retardée. Au lieu d’atteindre 1% du PIB d’ici 2030, il faudra attendre 2035. L’augmentation principale aura lieu après 2027, a expliqué M. Süssli.

Ce report a signifié pour l’armée une diminution de 2,1 milliards de francs pour les années 2024-2027 par rapport à ce qui avait initialement été décidé, a reconnu jeudi la commission de la politique de sécurité du Conseil des Etats après avoir auditionné le chef de l’armée.

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Cette situation est connue depuis le printemps dernier et a été communiquée de manière transparente par l’armée. Cela entraîne à son tour un déplacement de la mise en oeuvre de la première étape de modernisation de l’armée jusque dans les années 2040. «Les conséquences de cette décision politique ont été présentées de manière transparente par l’armée dès mars 2023.»

«De nombreux systèmes des troupes terrestres doivent être remplacés. Si cela n’est pas fait dans les temps, l’armée ne disposera plus d’artillerie d’ici la fin des années 2020. Et elle n’aura plus de chars d’ici 2040», a averti M. Süssli.

Déplacement de liquidités

Selon le chef de la défense, l’armée avait des engagements financiers ouverts à hauteur de 13 milliards de francs fin 2022. Pour l’année à venir, tous les paiements sont assurés. Des paiements à hauteur de 800 millions ont été déplacés à 2025. 400 millions ont été déplacés de 2025 à 2026 et 200 millions en 2027. Il faudra attendre 2028 pour que l’ensemble des engagements prévus soient payés.

Thomas Süssli s’est montré serein. «Pour nous, ce n’est pas un drame.» La gestion des liquidités est difficile, mais c’est un problème qui peut être résolu.

Et d’estimer que l’armée a toujours communiqué de manière transparente, vis-à-vis des commissions parlementaires ou de la ministre de la défense Viola Amherd. «Aucune erreur n’a été commise. Je suis convaincu que nos spécialistes ont fait ce qui était nécessaire», a déclaré le chef de l’armée.

Livraisons tardives possibles

Au cours des prochaines années, l’armée devra négocier avec les fabricants et les fournisseurs d’armement la manière dont les paiements pourront être effectués. Jusqu’en 2028, des livraisons tardives ne sont pas exclues.

Jusqu’à cette année-là, l’armée ne pourra pas investir mais devra utiliser les moyens disponibles pour les engagements pris. Il s’agit maintenant de fixer des priorités, des processus sont en cours pour trouver des solutions. Pour l’instant, il n’a pas été décidé d’annuler des commandes pas encore payées.

Manifestations annulées

L’armée a déjà décidé d’annuler certaines manifestations durant ces deux prochaines années, ce qui réduit les coûts de 3,5 millions. Les Forces aériennes auraient notamment dû se présenter à la fin août à Emmen (LU), les forces terrestres l’an prochain à Bière (VD).

La situation est due à des décisions politiques, selon le chef de l’armée. Au printemps, le Conseil fédéral présentera son message sur l’armée. Thomas Süssli ne peut pas dire ce que cela signifiera pour les futurs programmes d’armement.

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