«Etre la première école d’arts de Suisse, voire d’Europe, ce n’est pas rien.» Conseiller général socialiste à La Chaux-de-Fonds, Giovanni Spoletini ne décolère pas.

En juin 2021, le Grand Conseil neuchâtelois a entériné la création du Centre de formation professionnelle neuchâtelois, le CPNE, réunissant notamment le CPLN, le Cifom et le CPMB.

Par leur vote, les députés ont aussi permis que les différentes écoles qui le composent soient qualifiées de pôles. Une trentaine d’élus, exclusivement de gauche, s’y sont opposés, en vain.

Ainsi, l’année de ses 150 ans, en 2022, l’Ecole d’arts appliqués de La Chaux-de-Fonds est devenue Pôle arts appliqués CPNE à la rentrée d’août.

Indissociable de la Métropole horlogère

«Cette décision d’effacer l’appellation est passée en catimini», tonne Giovanni Spoletini. «Cette dénomination est caricaturale, une offense à tout ce que nous avons fait depuis 20 ans pour le patrimoine.»

Dans la Métropole horlogère, depuis août 2022, l’ancien député au Grand Conseil a pris la tête de la fronde.

En février, le législatif chaux-de-fonnier a voté une résolution à l’unanimité. Il demande un retour à l’appellation Ecole d’arts appliqués de la Ville de La Chaux-de-Fonds.

Nous n’allons rien lâcher. C’est une question d’identité, d’honnêteté et de cohérence.

Giovanni Spoletini, conseiller général socialiste à La Chaux-de-Fonds

«Le nom de l’école lié au nom de la ville est indissociable de notre histoire patrimoniale, en particulier celle de l’Art nouveau. Ce contenu n’enlève rien à la réorganisation administrative du CPNE», juge-t-il.

Toujours en février 2023, le député du Parti ouvrier et populaire (POP) Julien Gressot est intervenu sur le même sujet. «Dans le cadre d'un paquet de lois traitant du CPNE et en lien avec la plainte de l'école elle-même», nous fait-il savoir.

La commission éducation du Grand Conseil s’est saisie de l’affaire dès le mois de mars. Lors des discussions, le Conseil d’Etat a rappelé aux commissaires que l’Ecole d’arts a notamment vu son nom être modifié à 17 reprises.

Proposition du Conseil d’Etat approuvée

Tout en ne s’opposant pas à une nouvelle modification de l’appellation, il a souhaité qu’elle soit réalisée de manière réfléchie et optimale. L’idée serait d’inscrire le nom «Ecole d’art» comme une marque, a-t-il aussi avancé.

A l’unanimité, la commission s’est mise d’accord sur le changement d’appellation et la proposition du Conseil d’Etat, Pôle de compétences arts appliqués (CPNE-AA) – Ecole d’arts appliqués.

«Un petit bonbon, un pseudo-petit pas», réagit Giovanni Spoletini.

«Nous n’allons rien lâcher. C’est une question d’identité, d’honnêteté et de cohérence.» Pour lui, le nom de la ville doit être rattaché à celui de l’école. Point, barre!

Le sujet est maintenant sur la table du Grand Conseil. Rétablira-t-il ce qu’il a défait?

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