C’est le premier long week-end après la reprise. Ou le dernier avant, si on est universitaire. Ce lundi 19 septembre, les Neuchâteloises et les Neuchâtelois ont congé à l’occasion du Jeûne fédéral.

On ne le sait pas forcément, mais cette fête est historiquement fixée au troisième dimanche du mois de septembre. Ce n’est que dans les cantons de Neuchâtel et de Vaud, ainsi que dans une partie du Jura bernois, que le lundi suivant est un jour férié. Mais au fait, quelle est son origine?

Une réponse à la menace révolutionnaire

«C’est au 16e siècle que la pratique du jeûne est mise en avant officiellement dans les cantons protestants. L’histoire de l’institutionnalisation du Jeûne fédéral est étroitement liée à la naissance de l’État confédéral», raconte le Canton dans un communiqué diffusé le 15 septembre dernier. «En 1796, face à la menace révolutionnaire (conflits entre différents courants confessionnels), la Diète (réd: jusqu’en 1848, l’assemblée des députés des cantons suisses) fixa un jour de jeûne qui fut célébré pour la première fois dans toute la Suisse le 8 septembre d’un commun accord entre catholiques et protestants.»

«En 1832, le Jeûne fédéral a été décrété jour d’action de grâce, de pénitence et de prière pour toute la Confédération suisse par la Diète fédérale. Le Jeûne fédéral jouera un rôle important dans le nouvel État fédéral né en 1848 en permettant de consolider la paix religieuse et sociale qui reposait encore sur des bases fragiles», lit-on encore.

Et les pruneaux dans tout ça?

Ce jour férié est aussi férocement associé à la tarte aux pruneaux. Là aussi, le Canton nous éclaire.

«Face aux malheurs, on augmentait parfois le nombre de jours de jeûne. On en vint aussi à réduire au minimum les repas pendant les jours de pénitence. Jusqu’à une certaine heure de la journée, il était interdit de manger et de boire. De là, la tradition du gâteau aux pruneaux comme seul élément de repas», relate le communiqué.

Et ailleurs en Suisse?

Dans le canton de Genève, on ne célèbre pas le Jeûne fédéral, mais le Jeûne genevois. Ce dernier est traditionnellement fixé au jeudi qui suit le premier dimanche de septembre.

«Son origine remonterait au premier jeûne connu à Genève, au début du mois d’octobre 1567, à l’occasion d’une répression contre les protestants lyonnais», lit-on sur le site de la Ville de Genève. Au bout du Léman également, des tartes aux pruneaux sont préparées et consommées ce jour-là.

Pourquoi a-t-on congé à Neuchâtel le lundi du Jeûne fédéral?

Comme les Vaudoises et les Vaudois, la population neuchâteloise a congé ce lundi 19 septembre. Mais pourquoi? Explications entre deux parts de tarte aux pruneaux.