Pour des raisons un peu mystérieuses, il y a des animateurs (ou journalistes) de télévision ou de radio que l’on ne supporte pas. Faites-vous partie de ceux qui détestent Laurent Ruquier?
Moi pas. J’apprécie ses émissions – de radio surtout – depuis ses débuts à France Inter, il y a très longtemps.
Mais voilà que le Covid a eu raison de Laurent Ruquier. Ou plutôt de son intelligence. La pandémie l’a «beaufisé».
L’animateur s’est ainsi fait l’auteur d’un ouvrage, «Finement con» (jeu de mots autour du terme «confinement»), dans lequel il se gausse des décisions prises par le gouvernement français. La semaine dernière encore, dans l’émission «Les Grosses têtes», il estimait que les autorités politiques et sanitaires «ont fait chier les Français pendant deux ans».
Il est même devenu de bon ton, dans cette émission, d’adopter une attitude anti-pouvoirs, anti-élites. Et de laisser penser que les femmes et hommes politiques sont tous des incompétents. Pour ne pas dire tous des pourris.
L’écoféministe Sandrine Rousseau? Quelle conne, celle-ci! Le multicondamné Patrick Balkany? Qu’est-ce qu’il nous fait rire, celui-là!
Je sais, cette dérive populiste n’appartient pas qu’à Laurent Ruquier. Elle touche la France dans son entier, ainsi que de nombreux autres pays.
Je sais aussi qu’il y a pire encore si l’on songe à un autre animateur, le nauséabond Cyril Hanouna: tout dernièrement, en marge d’une affaire de meurtre, il a proposé d’appliquer une justice expéditive, avec prison à vie, en lieu et place de la procédure prévue par la loi.
On va où, là? Vous aussi, vous avez peur de cette dérive?
La récupération de l’«affaire Lola» vue par Mediapart: