Troisième Australien à remporter la boucle romande après Phil Anderson (1989) et Cadel Evans (2006 et 2011), l’ancien coéquipier de Chris Froome a réalisé une démonstration ce week-end. D’abord en revenant sur Simon Yates dans la montée finale, avant de céder la victoire au Britannique au sprint, à Leysin. Puis, dimanche, dans le chrono final, en gommant avec maestria son débours de 19’’ sur son rival anglais.
Avec 21’’ d’avance au général, Richie Porte aurait même rêvé de réaliser le doublé étape-général si le Slovène Primoz Roglic n’avait pas confirmé ses excellentes qualités de rouleur au terme de ce contre-la-montre final.
«Je voulais aussi gagner l’étape et je me suis livré à fond; Yates a gagné une bataille, moi la guerre», affirmait le natif de Tasmanie, qui ne s’est pas ménagé sur machine équipée d’un développement énorme (56x11). «Finalement, je suis très content d’avoir remporté cette épreuve. Cette victoire signifie beaucoup pour moi. J’ai toujours voulu gagner le Tour de Romandie, surtout après ma victoire en 2010 lors du chrono de Moudon.» Sept ans plus tard, le succès de l’Australien ne constitue plus une sensation.
«Un des meilleurs grimpeurs»
L’ancien équipier de Chris Froome a marqué des points en vue du grand rendez-vous de juillet. «Je sais que Cadel Evans et Chris Froome ont remporté le Tour de France après avoir enlevé le Tour de Romandie, mais je ne veux pas trop me projeter», assure le sympathique citoyen de Monaco. «Ce succès va m’apporter beaucoup de confiance et récompense aussi le travail de tous mes coéquipiers.» Il saluait spécialement le labeur accompli par les Suisses Danilo Wyss, Stefan Küng et Michael Schär.
Richie Porte était aussi soulagé car il ne pensait pas pouvoir enlever le Tour de Romandie après son prologue moyen à Aigle (108e à 33’’). «Sans notre mauvais prologue et la chute de Tejay van Garderen (3e hier au chrono), nous aurions pu réaliser le doublé à Lausanne», affirmait Yvon Ledanois, directeur sportif de BMC.
«Cela dit, samedi soir, je ne me faisais pas beaucoup de soucis concernant la victoire finale de Richie Porte. Nous sommes sur la bonne voie en prévision du Tour de France et le résultat final est bon pour notre équipe (une victoire d’étape aussi pour Küng).
Après son Paris-Nice un peu manqué malgré sa victoire d’étape en montagne (au col de la Couillole), Richie Porte est dans la continuité, il s’affirme comme l’un des meilleurs grimpeurs du monde.» A confirmer dès juillet sur les routes du Tour de France.
Froome "pas une machine"
Le bilan est moins réjouissant du côté du Team Sky avec une 18e place pour Chris Froome, qui a littéralement implosé au Sépey. «Ce n’est pas bien grave même si nous n’avons pas encore compris les raisons de sa défaillance samedi», livre Nicolas Portal, directeur sportif de la formation britannique.
«Il avait pourtant de bonnes sensations dans le col du Pillon. Sinon, lors du contre-la-montre, il a retrouvé un bon niveau. Cette défaillance montre juste que Chris Froome n’est pas une machine. Maintenant, il va se concentrer sur le Tour de France.»
Ce lundi, le Britannique retournera reconnaître l’étape de la Grande boucle arrivant à la Planche-des-belles-filles avant de s’accorder un peu de repos et de repartir pour un camp en altitude.
Les retrouvailles entre Porte et Froome promettent au Dauphiné Libéré.