Depuis 2013, les archives de "L’Express" et de "L’Impartial" sont disponibles gratuitement sur internet à l'adresse www.lexpressarchives.ch.
Pourquoi archiver ainsi la totalité des titres d’un quotidien? Pour répondre à cette question, Jacques-André Humair, directeur de la Bibliothèque de la ville de La Chaux-de-Fonds, nous a accueilli dans son bureau, avec les premières éditions de "L’Impartial". En version papier, s’il vous plaît.
Souvenez-vous
On entend souvent que la raison d’être d’un quotidien, c'est de traiter l’actualité immédiate. Celle qui sort du four, à consommer chaude et qui tombera bientôt dans l’oubli. Jacques-André Humair s’inscrit en faux contre cette affirmation: un journal joue aussi un rôle historique, sur la durée.
Saviez-vous, par exemple, que les premiers abonnements annuels à "La Feuille d’avis de Neuchâtel", en 1738, coûtaient 25 batz, ancienne monnaie neuchâteloise? Ou qu’à la première publication de "L’Impartial", en 1881, les abonnés du "Patriote suisse" le recevait gratuitement jusqu’à la fin de leur abonnement?
Souvenez-vous aussi du 28 septembre 1959: ce jour-là, "L’Express" annonçait que “les Neuchâteloises voteront désormais sur le plan communal et cantonal”.
Ou, plus proche de nous, du lancement du site internet lexpress.ch, en 1996, agrémenté d’un guide d’utilisation d’internet par l’entremise de “Chaussette”, le chat de la famille Clinton. Ou de l'arrivée de limpartial.ch sur le web en 1998...
Les archives complètes disponibles
“Il faut savoir qu’un journal est une mémoire, c’est la mémoire régionale”, clame Jacques-André Humair.
En tant que telle, il est du devoir d’une bibliothèque de la protéger. C’est pour cette raison que les archives de "L’Express" et de "L’Impartial" ont été numérisées.
Avec respectivement 279 et 136 ans de nouvelles locales mises à disposition de tous. Le résultat de cinq ans de travail.
Le but: rendre accessible les journaux cantonaux d'antan. Et Jacques-André Humair y tient à son quotidien "L'Impartial", comme il le raconte dans cette vidéo.
Et il souhaite une longue vie aux journaux cantonaux. “Ne plus avoir cette mémoire, ce serait irréversible", estime Jacques-André Humair. "On ne pourrait plus reconstituer les événements qui se seraient passés dans une région.”
Un travail de titans
C’est avec une certaine fierté que Jacques-André Humair décrit cette grande entreprise de numérisation. “J’ai été un des acteurs importants de cette prise de décision”, confie-t-il.
Financée en partie par la Banque cantonale neuchâteloise et la Loterie romande, cette collaboration entre la Société neuchâteloise de presse, la Bibliothèque publique universitaire de Neuchâtel, la Bibliothèque de la ville de La Chaux-de-Fonds et la Bibliothèque nationale fut un chantier de titans.
Jacques-André Humair préfère, lui, parler d’une véritable "aventure".
En consultant la première édition de "L’Impartial", on se rend compte de l’évolution d’un titre dans un monde en changement constant.
Et l’on se prend à imaginer la vie quotidienne, il y a plus de 130 ans, quand le journal faisait quatre pages et qu’on le lisait sur un fauteuil, aux débuts de l’électricité. Mais c'est une autre histoire...