Rudis Sylva contre attaque en pire

Arrondir les angles, dans le langage populaire, c’est s’accommoder. Céder un peu. Justement ce que ne font toujours pas Jacky Epitaux et l’horloger finnois Mika Rissanen. Rudis Sylva, aux Bois, livre une dizaine de montres par an. Pièce maîtresse de la maison, l’oscillateur harmonieux, présenté en 2009, est cette prouesse, alors jamais vue, qui consiste à faire osciller deux balanciers dentelés, et donc solidaires entre eux, dans un tourbillon, pour compenser la gravité en continu. Pour l’équipe qui honore la tradition locale (600 horlogers aux Bois pour 1450 habitants en 1900), un tel mécanisme ne peut s’entourer que du meilleur, et donc du pire à réaliser: émaillage, gravage, tout y est hors norme. L’anglage des ponts se fait aux angles rentrant, un procédé qui, dans du titane, prend 10 fois le temps d’un anglage classique, déjà fort délicat. Le guillochage «en pyramide dégressives» pose une lumière douce sur le drôle...