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«Tous les parents auront une solution de garde», assure Monika Maire-Hefti

Le canton de Neuchâtel ferme ses écoles et ses structures d’accueil extrascolaire jusqu’au 30 avril, en raison de la pandémie de coronavirus. Le canton se plie aux volontés fédérales. Et tente de s’organiser pour assurer un enseignement à domicile.

13 mars 2020, 20:50
Selon Monika Maire-Hefti, Conseillère d'Etat neuchateloise chargée de l'éducation et de la famille, il faudra un temps d'adaptation pour chacun.

Cours d’écoles mortes, couloirs silencieux, classes vides: dès lundi 16 mars, toutes les écoles du canton de Neuchâtel resteront fermées. La décision frappe les écoles obligatoires, les lycées, les centres de formation professionnelle, les hautes écoles et les universités. Les structures pré et parascolaires sont également visées.

Les directions des cercles scolaires ainsi que les responsables de structures d’accueil extra-familial doivent donc remanier une très lourde organisation, sachant que les élèves suivront – bien que de manière restreinte – un enseignement à domicile. Et que certaines crèches, mais aussi certaines classes d’école, resteront ouvertes pour accueillir les enfants dont les parents n’auront pas trouvé de solution de garde.

La conseillère d’Etat chargée de l’Education et de la famille, Monika Maire-Hefti, veut rassurer la population sur les solutions alternatives. Mais elle est catégorique: nous vivons une situation de crise.

Monika Maire-Hefti, comment s’organisera l’enseignement à domicile, dès lundi?

Nous sommes en train d’élaborer des directives générales pour chaque niveau d’enseignement. D’ici à dimanche soir, nous devrions pouvoir communiquer de façon détaillée sur la façon dont s’organisera l’enseignement à domicile. Les enfants ne sont pas privés d’enseignement, ils auront des devoirs à faire à la maison. Les plus âgés d’entre eux recevront les consignes par e-mail; pour les plus jeunes, les explications seront données à leurs parents. Soyons honnêtes, l’enseignement sera réduit, nous traversons une crise. Mais les enfants ont une incroyable capacité d’adaptation tout comme le corps enseignant et les directions, ne l’oublions pas.

Concrètement, comment se déroulera la journée de lundi?

Nous nous attendons à ce que ce soit compliqué, et que beaucoup d’élèves se rendent malgré tout à l’école, faute de solution de garde. Mais d’ici là, chaque parent aura été averti des dispositions prises et se sera renseigné sur les solutions d’accueil qui s’offrent à leurs enfants. Pour les familles qui n’ont pas de solution, un accueil minimal est organisé dans chaque centre scolaire. Nous les dépannerons, le temps que tout le monde puisse s’organiser et que les conditions d’accueil soient définies.

Justement, vous maintenez un accueil minimal dans certaines classes et crèches. Qui y aura droit?

Les enfants dont les parents n’ont aucune solution de garde, et ceux dont les parents sont engagés dans le système sanitaire, qu’il est impératif de préserver sur la durée. Les cercles scolaires définiront les conditions, en fonction de leurs effectifs. Mais il n’y aura pas plus de 10 enfants par classe, afin de minimiser les risques de propagation. Le Conseil d’Etat neuchâtelois est catégorique: nous voulons une solution pour chaque famille. Personne ne sera délaissé.

Ce sont les enseignants qui assureront les permanences de garde dans les écoles?

Oui. En revanche, leur tâche ne sera pas de veiller sur les enfants, mais bien d’assurer un enseignement minimal.

Les enseignants sont-ils prêts et équipés pour enseigner à distance?

Les grains de sable dans les rouages sont inévitables. Il faudra un temps d’adaptation pour chacun. Mais tous les enseignants sont soumis au même régime, au niveau suisse. Pour ce qui est du matériel informatique, nous avons des logiciels. Mais ceux-ci sont, bien entendu, davantage développés pour le secondaire 2. Dès que nous aurons trouvé comment agir concrètement, nous le communiquerons.

En fermant les écoles et les structures d’accueil, ne craignez-vous pas que les parents recourent aux grands-parents, pour garder leurs enfants?

C’est justement ce que nous voulons éviter. Les plus vulnérables constituent une population à risque. En première ligne, nous invitons les familles à développer leurs propres solutions, comme le télétravail. En seconde ligne, le canton de Neuchâtel les aidera à trouver des alternatives.

Qu’en est-il des classes spécialisées, accueillant par exemple des enfants souffrant de handicap?

Les mêmes directives s’appliquent: classes fermées, pour les élèves qui ne sont pas des résidents permanents de leur institution.

Et pour les élèves en année de baccalauréat?

Pour le moment, tous les examens sont maintenus.

Vous prenez ces mesures jusqu’au 30 avril alors que la Confédération préconise de maintenir les écoles fermées jusqu’au 4 avril. Pourquoi?

Les mesures du Conseil fédéral sont valables jusqu’au 4 avril. Le canton de Neuchâtel appliquera les mesures du Conseil fédéral mais, à titre préventif, et sachant que nous avons les vacances scolaires du 10 au 27 avril, il se prépare à les prolonger jusqu’au 30 avril. Mais nous nous adapterons en fonction de l’évolution de la situation.

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